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Pérou: "Coca Cola boy" Premier ministre de Toledo et un civil à la Défense

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Pérou

LIMA, 27 juillet 2001 (LatinReporters.com) - Chefs d'entreprises et technocrates dominent le gouvernement qu'Alejandro Toledo a présenté jeudi à Lima. Vainqueur le 3 juin du second tour de l’élection présidentielle, Alejandro Toledo, un économiste de 55 ans formé aux Etats-Unis, est le premier président amérindien élu démocratiquement au Pérou. Il prêtera serment le 28 juillet. Pour présider son Conseil des ministres, il a choisi l'avocat d'affaires Roberto Danino, qui est notamment conseiller de Coca Cola pour l'Amérique latine. Par ailleurs, l'armée perd les portefeuilles de la Défense et de l'Intérieur, confiés à des civils.

La désignation de Roberto Danino à la Présidence du conseil (des médias péruviens le qualifient de "Premier ministre") est critiquée par divers secteurs politiques et même au sein de Pérou Possible, le parti de centre gauche d'Alejandro Toledo. Diplômé de Harvard, Roberto Danino a résidé les douze dernières années aux Etats-Unis et certains doutent de sa connaissance de la réalité péruvienne.

En outre, le profil professionnel de cet avocat  libéral de 50 ans cadre mal avec le discours social qui dominait la campagne électorale d'Alejandro Toledo. Ce dernier avait ostensiblement misé sur son origine humble et indienne pour séduire les électeurs péruviens, dont la moitié vit sous le seuil de pauvreté. 

Ce décalage entre le discours électoral et la réalité est aussi reflété par la composition majoritaire du nouveau gouvernement péruvien. Neuf de ses seize membres sont en effet liés à des activités et intérêts économiques, cinq d'entre eux comme chefs d'entreprises.

Le ministre de l'Economie et des Finances,  le banquier Pedro Pablo Kuczynski, rentré lui aussi des Etats-Unis, est même considéré par la presse péruvienne comme "le favori de Wall Street". On lui prête l'intention de privatiser les services d'eau potable, les centrales hydroélectriques et les raffineries de pétrole.

Pour se justifier, Alejandro Toledo répète qu'il veut développer "une économie de marché à visage humain", avec une équipe ministérielle capable de gérer l'économie de manière responsable pour réactiver la production, réduire le chômage et combattre la pauvreté. "L'axe central de mon mandat (de 5 ans) sera une guerre frontale contre la pauvreté" insiste Alejandro Toledo.

Le nouveau président  ajoute qu'il voulait un cabinet projetant une image internationale, afin de restaurer celle du Pérou, détériorée par les scandales de corruption liés à la gestion du président déchu Alberto Fujimori.

Alejandro Toledo estime ses ministres "solvables moralement et professionnellement" et précise que "80% du cabinet n'appartient pas à mon parti" (Pérou Possible).

Les Affaires étrangères sont confiées à Diego Garcia Sayan, ministre de la Justice du gouvernement provisoire sortant.

Le député David Waisman, qui avait mené au Congrès les enquêtes sur la corruption du régime précédent, est nommé ministre de la Défense. Au Pérou, ce portefeuille revenait traditionnellement aux militaires. David Waisman affirme qu'il tentera de freiner la course aux armements en Amérique latine afin de dégager des ressources supplémentaires pour lutter contre la pauvreté.

Au sein de la nouvelle équipe, la sensibilité de gauche est représentée par le sociologue Nicolas Lynch, ministre de l'Education, et par le journaliste Fernando Rospiglioso, qui reçoit le portefeuille de l'Intérieur, retiré aux militaires comme celui de la Défense.


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