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Au moins 290 morts, 134 blessés, plus de 600 disparus

Le Pérou en deuil après l'incendie le plus meurtrier de son histoire

Lima: après le drame, des centaines de caisses d'articles
de pyrotechnie étaient encore entassées sur les toits du
quartier dévasté. La police les a saisies et incinérées.
© Prensa-Congreso
LIMA, lundi 31 décembre 2001 (LatinReporters.com) - Deux cent quatre-vingt-dix cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants calcinés ou asphyxiés avaient été retirés lundi soir des décombres encore fumants d'un quartier du vieux Lima dévasté samedi soir par l'incendie le plus meurtrier de l'histoire du Pérou. Des sources de la protection civile et des pompiers, ainsi que la presse de Lima n'excluent pas un bilan définitif proche de 400 morts.

Le bilan officiel présenté lundi matin par le ministre péruvien de la Santé, Luis Solari, et complété en soirée par le procureur de la Nation, Nelly Calderon, mentionne également 134 blessés et le chiffre effarant de 647 disparus. Dimanche et lundi furent décrétés jours de deuil national par le président de la République, Alejandro Toledo.

Le chiffre de 647 disparus devrait s'amenuiser au rythme de la difficile identification de cadavres carbonisés et se stabiliser aux environs de 450 estime le ministre de la Santé.

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Son collègue de l'Intérieur, Fernando Rospigliosi, et le chef des pompiers de Lima, Tulio Nicolini, considèrent comme cause possible de la tragédie l'explosion d'une caisse de feux d'artifice d'un marchand ambulant au moment où il lançait une fusée en guise de démonstration.

Des dizaines d'autres fusées partirent alors dans tous les sens, explosant dans des voitures, des galeries commerciales et des immeubles résidentiels voisins. Les stocks de fusées d'autres marchands ambulants, très nombreux dans la zone, éclatèrent à leur tour.

Plus de 400 pompiers luttèrent pendant dix heures contre huit foyers importants d'incendie dans ce centre historique de Lima classé par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. L'action des pompiers fut freinée par la pression insuffisante de l'eau.

Dans les galeries commerciales sinistrées, emplies de clients et de badauds à l'heure du drame, des dizaines de commerçants ont péri pour s'être enfermés dans leur boutique qu'ils ne voulaient pas quitter par crainte des pillages. D'autres victimes ont perdu la vie en se jetant des toits.

De nombreux cadavres ont également été relevés dans la rue, où l'explosion incontrôlée des fusées d'artifice créa une gigantesque boule de feu. Des corps calcinés gisaient dans dix-sept voitures incendiées. Le tiers des cadavres sont ceux d'enfants.

Sur les lieux de la tragédie, visiblement bouleversé, le président Alejandro Toledo promit que l'Etat financera les funérailles des victimes. Il annonça aussi l'adoption urgente d'une loi qui interdira bientôt la production, l'importation , la vente et l'usage d'articles de pyrotechnie au Pérou.

Lors des fêtes de fin d'année, les Péruviens sont très friands de pétards et de fusées d'artifice. L'an dernier, dans le même quartier et à la même date, un autre incendie provoqué par des engins pyrotechniques fit onze morts.

Suite à ce premier drame, les autorités municipales avaient interdit début décembre la vente de pétards et de fusées d'artifice dans le centre historique de Lima. Les marchands ambulants de ces articles réapparaissaient toutefois dans la zone le 21 décembre dernier. Les autorités de la capitale reprochent au ministère de l'Intérieur d'avoir retiré le barrage policier en place jusqu'à cette date.

La mairie de Lima se plaint également de la passivité de la police lorsque, le 27 décembre, des marchands ambulants blessèrent 14 vigiles municipaux qui tentaient de saisir du matériel pyrotechnique dans la vieille ville.

Ce lundi, les autorités ont incinéré 17 tonnes d'articles de pyrotechnie saisis après la tragédie dans la zone dévastée.


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