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Salvador: émigrés et dollarisation amortissent le choc des catastrophes de 2001

Francisco Flores, président
du Salvador - © UN
SAN SALVADOR, 5 décembre 2001 (LatinReporters.com) - Les transferts financiers des émigrés et la dollarisation du Salvador ont amorti, sur le plan économique, les effets de deux tremblements de terre dévastateurs, d'une sécheresse catastrophique, de l'effondrement des cours du café et de la morosité économique mondiale accentuée par les attentats terroristes du 11 septembre contre les Etats-Unis. Le président salvadorien Francisco Flores estime que ces catastrophes ont fait de 2001 "l'année la plus difficile de l'histoire récente de notre pays".

Lancée le 1er janvier de cette année au Salvador, la dollarisation s'y étend aujourd'hui à la moitié de la masse monétaire en circulation. Face au dollar, le recul progressif de la monnaie nationale, le colon, devrait s'accentuer en 2002.

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Les principaux effets positifs de la dollarisation sont la baisse des taux d'intérêt bancaires -de 12,4 à 8,9%- et la stabilité de la monnaie nationale. Ces deux facteurs accroissent à la fois la confiance et le nombre des investisseurs.

Treize jours après le lancement de cette révolution monétaire, un tremblement de terre faisait 827 morts et 1.160.000 sans-abri. Un mois plus tard, le 13 février, un second séisme dévastait le Salvador. Le bilan global de cette double catastrophe fut de 1.246 morts, 8.000 blessés, 315.000 maisons détruites et 1,5 million de sinistrés. La destruction massive de commerces et d'entreprises laissa en outre des dizaines de milliers de Salvadoriens sans emploi et sans ressources. Le gouvernement évalua les dommages économiques à deux milliards de dollars.

De mai à juillet, une sécheresse prolongée frappant l'Amérique centrale compromit une grande partie des récoltes de la région. Au Salvador, 200.000 personnes furent menacées de famine et les pertes agricoles s'élevèrent à 20 millions de dollars. Parallèlement, les producteurs de café latino-américains, dont ceux du Salvador, voyaient leur prix de vente s'effondrer à cause d'une surproduction provoquée par le Vietnam. En 2001, les exportateurs salvadoriens de café factureront 172 millions de dollars de moins qu'en 2000.

Enfin, très dépendante des Etats-Unis qui absorbent 55% des ses exportations, l'économie salvadorienne a été particulièrement frappée par la récession économique américaine accentuée par les attentats terroristes du 11 septembre contre New York et Washington.

Jusqu'à fin octobre, les exportations du Salvador en 2001 totalisaient 2,44 milliards de dollars, contre 4,26 milliards de dollars d'importations, laissant un déficit commercial de 1,82 milliard de dollars.

Les envois d'argent des émigrés salvadoriens à leur famille restée au pays, soit 1,57 milliard de dollars de janvier à octobre 2001, couvrent 86% du déficit commercial.      

Pour aider le Salvador à compenser les pertes des tremblements de terre de janvier et février, les Etats-Unis octroyèrent un permis spécial temporaire de 18 mois, concluant en septembre 2002, aux citoyens du Salvador entrés clandestinement sur le territoire américain avant les séismes. Selon l'ambassadeur du Salvador à Washington, René Leon, 250.000 émigrés salvadoriens ont profité de cette mesure.

Le président Francisco Flores affirme que les transferts financiers des émigrés constituent une contribution fondamentale à la reconstruction du pays. Selon le gouvernement salvadorien, ces transferts s'élèveront à 1,9 milliard de dollars sur l'ensemble de l'année 2001. L'an dernier, les sommes transférées par les émigrés salvadoriens vers leur pays d'origine avaient totalisé 1,75 milliard de dollars, soit près de 15% du produit national brut.

Le ministère des Affaires étrangères du Salvador estimait en mai dernier à 2.215.600 le nombre de Salvadoriens résidant aux Etats-Unis, un  chiffre considérable par rapport à la population du Salvador, qui compte 6,2 millions d'habitants.

La guerre civile qui ravagea le pays de 1980 à 1992, les catastrophes naturelles, le marasme économique et la pauvreté expliquent l'ampleur de l'émigration, devenue l'une des bouées de sauvetage du Salvador.


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