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Argentine, Colombie et ZLEA

Bush: après l'Afghanistan, retour aux Amériques

Deux préoccupations: le terrorisme et le protectionnisme

George W. Bush
© Eric Draper -
White House
WASHINGTON / QUITO, jeudi 17 janvier 2002 (LatinReporters.com) - En début de mandat, il y a un an, le président des Etats-Unis George W. Bush prétendait que "ce siècle sera le siècle des Amériques". Les attentats terroristes du 11 septembre contre New York et Washington, puis l'offensive américaine en Afghanistan ont bousculé cette priorité. Mais au siège de l'Organisation des Etats américains (OEA), dans un discours télévisé retransmis de Washington vers l'Amérique latine, le président Bush a voulu reprendre en mains le destin du continent, se posant en chef de guerre antiterroriste et en pourfendeur du protectionnisme.

"Combattre le terrorisme où qu'il soit" et "aider la Colombie à défendre sa démocratie", comme l'a dit mercredi soir George Bush devant l'OEA, sont des phrases interprétées comme des menaces contre la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), que Washington a inscrite sur sa liste des organisations terroristes.

Fortes de 17.000 combattants bien armés grâce à l'argent de la cocaïne et des enlèvements contre rançon, les FARC avaient applaudi  les attentats du 11 septembre contre ce qu'elles appellent "l'impérialisme gringo". 

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Un embrasement de la guerre civile colombienne, avec risques de débordements régionaux, est redouté au moment où le processus de paix entre les FARC et Bogota demeure au bord de la rupture. L'intensification de combats qui ont fait 200.000 morts et déplacé plus de deux millions de Colombiens depuis 1964 inciterait probablement l'administration et le Congrès des Etats-Unis à permettre l'utilisation directe contre la guérilla de l'aide militaire américaine. Le ministre colombien des Affaires étrangères, Guillermo Fernandez Soto, confirmait mercredi une requête en ce sens du président Andres Pastrana.

Actuellement, l'aide militaire américaine, octroyée dans le cadre du "Plan Colombie", vise l'anéantissement des plantations de coca et du narcotrafic. L'armée colombienne et le département d'Etat américain estiment néanmoins que les FARC, financées notamment par la cocaïne, sont "narcoterroristes" et qu'en Colombie la lutte contre la drogue et le terrorisme ne seront bientôt qu'un seul et même combat.

Même la poursuite du processus de paix colombien inquiéterait Washington, car il risque d'octroyer à la guérilla des pouvoirs qui ne sortiraient pas des urnes démocratiques. Au-delà d'un éventuel cessez-le-feu, l'accord sur lequel reposent les pourparlers de paix prévoit en effet l'examen de la convocation d'une Assemblée constituante au sein de laquelle la guérilla disposerait d'office d'un nombre élevé de sièges. Par le biais d'une nouvelle Constitution, les FARC pourraient donc infléchir vers le collectivisme la société colombienne.

Insistant devant l'OEA sur sa volonté de combattre le terrorisme et le narcotrafic, George W. Bush a affirmé que "la démocratie, la sécurité et un développement fondé sur le libre marché doivent être les trois bases essentielles" du futur des Amériques.

Le président des Etats-Unis a critiqué "ceux qui promettent un protectionnisme sans douleur ou la sécurité à travers l'étatisme", leur prédisant "un futur sombre et croupissant".

Il semblait répondre ainsi au président argentin Eduardo Duhalde qui, la veille, confirmait son virage vers un nationalisme économique en dénonçant, devant la presse étrangère accréditée à Buenos Aires, la globalisation qui aurait fait de l'Argentine un pays "dominé".

George W. Bush répéta qu'il n'appuiera, auprès des institutions financières internationales, l'Argentine en banqueroute qu'après la présentation, par le gouvernement du président Duhalde, d'un "plan économique solide et durable".

Le président des Etats-Unis a cité en exemple le Chili et le Mexique. La "réussite" du Chili, avec lequel le président américain espère signer cette année un accord de libre-échange, et du Mexique, membre de l’Accord de libre-échange nord-américain conclu avec le Canada et les Etats-Unis, prouverait que le libre-échange demeure une recette favorisant à la fois le développement économique et la démocratie.

Cette philosophie devrait dominer la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), étendue de l'Alaska à la Terre de Feu, que le président Bush veut voir lancée en janvier 2005, comme convenu lors du dernier Sommet des Amériques.

"Nombreux sont ceux qui croyaient qu'après les événements du 11 septembre, les Etats-Unis ne regarderaient plus l'Amérique latine, mais le discours du président Bush a écarté cette idée" commentait jeudi Soledad Alvear, ministre des Relations extérieures du Chili.

Participant à un séminaire au Costa Rica, elle a qualifié "d'excellente nouvelle pour la région" l'intérêt également manifesté par le président américain pour l'étude d'un traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Amérique centrale.


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