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Cactus sur le chemin de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA)

Sommet de Monterrey (Mexique): l'Amérique latine face aux Etats-Unis

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Sommet de Monterrey

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de clandestins

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la Zone de libre-échange
des Amériques (ZLEA)
approuvée par 34 pays

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les Etats-Unis vont
multiplier les traités
bilatéraux

ZLEA / ALCA
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Dossier Globalisation

MEXICO, dimanche 11 janvier 2004 (LatinReporters.com) - Parallèle au processus de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA ou ALCA), le sommet de Monterrey (nord du Mexique) sera, lundi et mardi, le baromètre des tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et l'Amérique latine, de plus en plus inclinée vers la gauche sous l'impulsion du Brésil, de l'Argentine et du Venezuela.

Croissance économique équitable, développement social et démocratie sont les trois axes officiels de ce "Sommet extraordinaire des Amériques" qui réunira 34 chefs d'Etat ou de gouvernement, ceux de tous les pays du continent américain à l'exception de Cuba. Mais, en présence de George W. Bush, il sera difficile d'ignorer le libre-échange, ainsi que la sécurité et le terrorisme.

Le Canada avait proposé l'an dernier la tenue de ce sommet extraordinaire de Monterrey pour faire le point sur les retombées continentales des attentats islamistes du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. Les chefs d'Etat américains auraient dû, dans le cadre de la ZLEA, ne se réunir qu'en 2005 (en Argentine), année théorique du lancement de cette zone de libre-échange qui engloberait plus de 800 millions de consommateurs de l'Alaska à la Terre de Feu.

Les fortes réticences latino-américaines à la guerre en Irak et, d'une manière générale, à la militarisation de la politique et de la diplomatie des Etats-Unis, ont permis de centrer le sommet de Monterrey sur la justice sociale et la démocratie. Au point que le Brésil et le Venezuela souhaitent qu'on n'y débatte même pas de la ZLEA, moins urgente, selon ces deux pays et selon l'Argentine, que l'intégration économico-politique de l'Amérique du Sud autour du Mercosur. (Marché commun sud-américain formé par le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay. Le Chili, la Bolivie et le Pérou en sont des membres associés. Le Venezuela souhaite y adhérer. Un rapprochement est par ailleurs en cours entre le Mercosur et la Communauté andine de nations, qui comprend la Colombie, l'Equateur, le Venezuela, la Bolivie et le Pérou).

Malgré la démocratisation formelle du continent, 44% des Latino-Américains, soit 220 millions d'entre eux, vivent toujours dans la pauvreté. Cette constatation suffit, notamment après la dureté inédite de la crise argentine, à octroyer une priorité à la croissance économique équitable et au développement social.

Pouvant être facilement mis sur la sellette sur ces chapitres, notamment en fonction du libéralisme rigoureux qu'ils ont longtemps imposé au Fonds monétaire international (FMI), les Etats-Unis répliqueront à Monterrey en insistant sur la nécessaire lutte contre la corruption. Washington propose de mettre en marge de l'Organisation des Etats américains (OEA) les gouvernements convaincus de favoriser cette gangrène de l'économie et de la démocratie. Sur ce point, les Latino-Américains n'ont pas le beau rôle.

De nombreux pays, en particulier le Mexique, veulent inscrire dans le communiqué final du sommet une reconnaissance des droits des immigrants, tout en acceptant, comme le souhaite le président américain George W. Bush, que les flux migratoires soient ordonnés et canalisés légalement. Mercredi dernier, le président Bush avait, selon les observateurs, voulu s'attirer la sympathie de son électorat hispanique et des chancelleries latino-américaines en proposant la régularisation temporaire des millions de clandestins, essentiellement mexicains, immigrés aux Etats-Unis.

La réduction des coûts qui grèvent les transferts financiers des immigrés vers leur pays d'origine sera étudiée à Monterrey. L'OEA estime à quelque 40 milliards de dollars le montant global annuel de ces transferts qui soutiennent des millions de familles, mais aussi l'économie nationale du Mexique, des pays de l'Amérique centrale et de plusieurs pays d'Amérique du Sud. Des transferts sont parfois amputés de 30% en frais, taxes et commissions.

Au-delà de joutes autour de dossiers spécifiques, le sommet de Monterrey mesurera l'état global des relations entre Washington et son "arrière-cour" latine.

Dans la métropole industrielle du Nord mexicain, c'est une Amérique latine gîtant à gauche qui fera face au président Bush, dont les priorités sont, outre la mise en place de la ZLEA, la sécurité et la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic. Mais le Brésil de Luiz Inacio Lula da Silva, l'Argentine de Nestor Kirchner, le Venezuela de Hugo Chavez, ainsi que la Bolivie et l'Equateur, deux pays sous pression de leur forte communauté amérindienne, brandiront les chiffres de la dette extérieure et de la pauvreté.

Le "réveil" latino-américain agace d'autant plus Washington qu'il a rompu l'isolement diplomatique de Cuba. Fidel Castro a droit aux accolades des présidents Chavez, Lula et Kirchner. "L'Argentine ne sera plus le tapis de personne" s'écriait la semaine dernière Nestor Kirchner après que Roger Noriega, secrétaire d'Etat adjoint pour l'Amérique latine, se soit déclaré "déçu" par l'indifférence apparente de Buenos Aires à l'égard des dissidents incarcérés par Castro.

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