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Les guérilleros marxistes séquestrent depuis le 23 février l'ex-candidate écologiste à la présidence

Colombie: la guérilla des FARC dément indirectement la mort d'Ingrid Betancourt

Dernière image connue d'Ingrid Betancourt, très amaigrie, sur une vidéo de mauvaise qualité enregistrée par la guérilla le 15 mai
Photo latinreporters.com
BOGOTA, mercredi 9 octobre 2002 (latinreporters.com) - "Les actions militaires et les bombardements sans distinction des forces armées colombiennes mettent en grave danger de mort l'ex-candidate à la présidence Ingrid Betancourt, les douze députés de la Vallée du Cauca et les officiers de la police et de l'armée retenus par les FARC-EP" affirme un communiqué diffusé par ANNCOL, l'agence de presse de la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP).

Le communiqué, daté du 7 octobre, dément ainsi indirectement la mort d'Ingrid Betancourt, 40 ans, qui alimentait la semaine dernière des rumeurs relayées par des médias de Bogota.

L'un des enfants recrutés par la guérilla et qui venait de la déserter, une jeune fille de 15 ans, déclarait le 1er octobre à la chaîne de télévision CMI avoir entendu des combattants des FARC dire qu'Ingrid Betancourt "était morte et enterrée à Planadas", localité du département de Tolima, à 300 km au sud de Bogota, où les rebelles sont fortement implantés.

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Simultanément, la revue Semana publiait des témoignages selon lesquels des guérilleros auraient amené à l'hôpital de Planadas Ingrid Betancourt "gravement malade". L'armée avait alors réalisé, en vain, plusieurs contrôles dans des hôpitaux et infirmeries de la région. Puis, la ministre de la Défense, Martha Lucia Ramirez, avait elle-même démenti ce qu'elle qualifiait de "spéculations".

La dernière image d'Ingrid Betancourt, très amaigrie, fut diffusée en juillet dernier par les FARC sur une vidéo de mauvaise qualité enregistrée par les rebelles le 15 mai. La séquestrée y réclamait notamment la reprise du dialogue, sous égide internationale, entre la guérilla et le gouvernement de Bogota comme seule solution possible à la guerre civile qui a fait plus de 200.000 morts depuis 1964 en Colombie. Ingrid Betancourt critiquait par ailleurs "l'abandon" dans lequel le gouvernement colombien laisserait, selon elle, les otages des rebelles.

Le communiqué diffusé par ANNCOL assimile aux "mensonges diffusés quotidiennement par le ministère de la Défense" les déclarations du général Roberto Pizarro, coordinateur des forces militaires dans le sud colombien, qui affirmait récemment qu'aucune opération ne serait tentée pour délivrer Ingrid Betancourt sans autorisation de la famille de la séquestrée.

ANNCOL réitère la proposition des FARC d'échanger leurs otages politiques contre les guérilleros emprisonnés. Ces derniers seraient environ 500 selon la plupart des médias colombiens.

Outre des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants enlevés contre rançon, les insurgés marxistes séquestrent notamment cinq parlementaires nationaux, douze députés régionaux de la Vallée du Cauca, deux ex-ministres, un gouverneur de département, deux ex-gouverneurs, une cinquantaine d'officiers et sous-officiers de la police et de l'armée, ainsi qu'Ingrid Betancourt.

Le président conservateur Alvaro Uribe refuse l'échange proposé par les FARC. Il estime qu'un tel marchandage octroierait à la guérilla un statut de belligérant, alors que le pouvoir la traite de "narcoterroriste", le contrôle de la production et de la commercialisation de cocaïne étant l'une de ses principales sources de financement.

Investi en août dernier, Alvaro Uribe a aussitôt déclaré l'état d'exception. Il n'acceptera de négocier avec la guérilla que moyennant un cessez-le-feu préalable des insurgés. Les effectifs de l'armée et de la police colombiennes sont actuellement renforcés. Des experts américains forment des bataillons d'élite et les Etats-Unis autorisent désormais l'emploi contre la guérilla du matériel militaire fourni dans le cadre du Plan Colombie pour lutter contre le narcotrafic.

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