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Appréciés pour leur expérience dans la lutte contre la guérilla

Colombie: ex-officiers de l'armée et de la police mercenaires en Irak

Militaires en patrouille dans le Sud de la Colombie
Photo Comando General Fuerzas Militares de Colombia
BOGOTA, dimanche 12 décembre 2004 (LatinReporters.com) - Appréciés pour leur expérience dans la lutte contre la guérilla, qui combat en Colombie le pouvoir central depuis 40 ans, d'ex-officiers de l'armée et de la police colombiennes partent comme mercenaires en Irak et une société américaine pourrait être associée à leur recrutement, écrit dimanche à Bogota l'influent quotidien libéral El Tiempo, en principe peu suspect d'antiaméricanisme.

Convoqués par téléphone par un colonel à la retraite, 25 ex-officiers colombiens se réunissaient le 2 décembre dernier dans un immeuble luxueux du nord de Bogota, affirme El Tiempo. Selon "des assistants à la réunion", dont le journal garde l'anonymat, le colonel retraité leur proposa la mission "de garder des oléoducs et des gazoducs et d'escorter du personnel d'entreprises privées à Bagdad, Mossoul, Falloujah et Bassora".

Seize des 25 convoqués se seraient déjà embarqués vendredi dernier à destination de l'Irak. Récemment mis à la retraite, ils ont tous une expérience de commandement de troupes. Leur contrat serait d'un an, renouvelable pour six mois, avec un salaire mensuel de 18 millions de pesos (7.000 dollars), une assurance vie de 150 millions de pesos (58.000 dollars) et plusieurs jours de détente tous les trois mois dans une ville européenne au choix.

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En cas d'abandon de la mission avant l'échéance du contrat, le signataire devrait rembourser toutes les sommes perçues.

Une source gouvernementale colombienne citée par El Tiempo confirme que "le premier groupe de [mercenaires] colombiens est déjà parti". La même source dit avoir été informée, il y a quelques jours, "du recrutement de capital humain colombien... dont l'expérience dans le combat contre le terrorisme, le crime et la délinquance organisée est mise à profit en Irak".

Toujours selon "des assistants à la réunion" de recrutement du 2 décembre cités par El Tiempo, elle aurait eu lieu dans des bureaux de la Halliburton Latinoamérica, filiale de la société pétrolière Halliburton Co, dirigée pendant cinq ans par le vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney, et objet de polémiques dans l'attribution de contrats en Irak.

El Tiempo ajoute que "Halliburton est signalée aux Etats-Unis comme l'une des 30 compagnies dans le monde pratiquant ce type de recrutement, conjointement à Blackwater USA, spécialiste en combat urbain, et Dyncorp, qui appuie la fumigation de narcocultures en Colombie".

Les porte-parole en Colombie de la société Halliburton démentent catégoriquement tout lien avec le recrutement de mercenaires pour l'Irak. "Nous y avons envoyé du personnel opérationnel et administratif, mais il s'agit de notre personnel" précisent les porte-parole à El Tiempo. Selon eux, le nom de Halliburton pourrait être utilisé de manière mensongère et abusive pour capter des mercenaires.

Se référant à des enquêtes de médias américains et britanniques, El Tiempo croit que l'Irak compterait quelque dix mille mercenaires chiliens, espagnols, sud-africains, irlandais et désormais aussi colombiens. "Cette stratégie est considérée par des analystes internationaux comme un mécanisme épargnant aux gouvernements les pertes militaires impopulaires" conclut le journal.

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