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Simon Trinidad devrait être extradé vers les Etats-Unis

Colombie: les FARC "ratifient" leur lutte et ignorent l'ultimatum gouvernemental

Ingrid Betancourt ne sera pas libérée cette année
Vidéo-photo Noticias Uno
 
BOGOTA, jeudi 30 décembre 2004 (LatinReporters.com) - "Nous ratifions notre décision de lutter" affirme la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) dans un message diffusé mercredi soir. Malgré l'ultimatum qui expire ce 30 décembre, la guérilla ignore l'exigence gouvernementale de libération de 63 otages, dont Ingrid Betancourt. En échange de cette libération, l'extradition vers les Etats-Unis d'un chef des FARC, Simon Trinidad, aurait été paralysée par le président Alvaro Uribe.

Le "secrétariat de l'état-major central des FARC" ratifie aussi sa "disposition à rechercher la paix par les voies du dialogue".  L'agence officieuse de la guérilla, ANNCOL (Agencia de Noticias Nueva Colombia), diffuse ce message des rebelles en le qualifiant de "message de fin d'année".

La même agence publiait lundi une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, dans laquelle les FARC sollicitaient de pouvoir s'exprimer sur le conflit interne colombien devant l'Assemblée générale des Nations unies.

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"Nous réitérons notre proposition d'ouvrir rapidement des conversations directes pour aboutir à l'échange [de prisonniers], sur le territoire des municipalités de Florida et de Pradera, dans le [département du] Valle del Cauca
, avec pleines garanties, ces processus stratégiques pour le pays devant être éloignés de la conjoncture d'une campagne électorale" écrivent les FARC dans leur dernier message.

Leur position n'a donc pas évolué. Les insurgés exigent toujours de négocier directement avec des responsables gouvernementaux -et non avec des intermédiaires- un échange humanitaire de prisonniers. L'expression "avec pleines garanties" signifie que la négociation devrait avoir lieu sur un territoire préalablement démilitarisé, celui de Florida et Pradera, municipalités qui s'étendent sur 750 km2.

L'échange humanitaire dont il est question est celui de 63 otages des FARC -59 politiciens (dont Ingrid Betancourt), militaires et policiers colombiens, trois Américains et un Allemand- contre 500 guérilleros actuellement emprisonnés.

Lorsque les FARC disent vouloir éloigner ce processus "de la conjoncture d'une campagne électorale", ils se réfèrent implicitement à la révision constitutionnelle qui doit permettre au président Alvaro Uribe, déjà en pré-campagne, de briguer un second mandat consécutif en 2006.

Le préalable de la démilitarisation de territoires ayant toujours été refusé catégoriquement par le président Uribe, le message des FARC laisse l'échange humanitaire dans une impasse totale.

La guérilla a même dédaigné de faire avant ce 30 décembre, date butoir fixée par le gouvernement, le moindre geste pour geler, comme le proposait le président Uribe, l'extradition vers les Etats-Unis de Juvenal Ricardo Palmera, alias "Simon Trinidad". Ce dernier est la plus haute personnalité des FARC capturée jusqu'à présent. La justice américaine l'accuse de trafic de stupéfiants et d'enlèvement de citoyens américains.

Au-delà du bref rappel de sa position sur l'échange de prisonniers, le message de la guérilla, intitulé "Salut des FARC au peuple colombien", est un long appel à la résistance contre la politique militaire et économique du président Uribe et de son allié américain.

Saluant "les 28.160.000 Colombiens qui vivent sous le seuil de pauvreté absolue et les 3 millions de paysans déplacés", les FARC critiquent vivement, entre autres, l'actuel processus de démobilisation des paramilitaires négocié par le gouvernement colombien , n'y voyant qu'une manoeuvre "honteuse" visant à reconvertir en parti politique ces milices d'extrême droite.

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