version imprimable Dossier Cuba Dossier Europe-Amérique latine Politique Reportages et analyses audio Cuba juge "insuffisante" la "rectification" de l'Union européenne (UE) qui invite à renouer le dialogue
1m 40sec LA HAVANE, jeudi 21 juin 2007 (LatinReporters.com) - "Rectification nécessaire", mais "insuffisante" déclarait mercredi à La Havane le ministre cubain des Relations extérieures, Felipe Perez Roque, à propos de la position communautaire à l'égard de Cuba définie le 18 juin à Luxembourg par les ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l'Union européenne (UE). Poussés par l'Espagne qui prône une normalisation totale des relations avec l'île de Fidel Castro, les ministres européens, divisés entre partisans et adversaires de cette normalisation, ont décidé d'inviter une délégation cubaine à Bruxelles pour évaluer la possibilité de renouer un dialogue "incluant tant les questions politiques et des droits de l'homme que les sujets économiques, scientifiques et culturels". Cette ouverture est renforcée par l'absence nouvelle et remarquée dans les conclusions d'un Conseil européen sur Cuba, celui de lundi à Luxembourg, de toute mention explicite de deux points qui irritent le régime castriste. Est ainsi passée sous silence la fameuse "position commune de 1996", qui conditionne les relations communautaires avec Cuba à sa démocratisation. Pas de rappel non plus de ce que les Européens appellent d'ordinaire "les mesures", à savoir les sanctions diplomatiques appliquées à Cuba en juin 2003 après l'incarcération de 75 dissidents et l'exécution de trois Cubains qui avaient détourné une embarcation touristique pour tenter de gagner les Etats-Unis. Ces sanctions diplomatiques sont "suspendues" depuis janvier 2005, mais le Conseil européen de Luxembourg ne les a pas supprimées définitivement comme l'espérait Cuba. De même, "la position commune de 1996" reste en vigueur, même si elle n'est pas réitérée noir sur blanc. Voilà pourquoi Felipe Perez Roque estime "insuffisante" la "rectification" de l'Union européenne. Lors d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie cubaine a affirmé que les relations avec l'UE ne pourront pas être normalisées pleinement sans "l'élimination définitive" des sanctions et de la position de 1996. Qualifiant cette position "d'inadmissible", le ministre cubain estime qu'elle "fut introduite" par l'ex-chef conservateur du gouvernement espagnol, José Maria Aznar (1996-2004), "sous la dictée" des Etats-Unis, qui auraient ainsi conditionné l'indépendance de la politique de l'UE à l'égard de Cuba. Selon Felipe Perez Roque, le gouvernement cubain répondra officiellement "en temps opportun" aux conclusions du Conseil européen de Luxembourg et à son invitation d'explorer à Bruxelles la reprise du dialogue politique. Dossier Cuba Dossier Europe-Amérique latine Politique Reportages et analyses audio
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