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Le Bavard Latino
3,1 millions de chômeurs - 999.416 de plus en 12 mois
L'Espagne de Zapatero, championne d'Europe du chômage en 2008
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"Pour le plein emploi - Raisons de croire" clamait cette affiche électorale
du président du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis
Rodriguez Zapatero, lors de la campagne des législatives qu'il remporta
à la majorité relative le 9 mars 2008. |
MADRID, vendredi 9 janvier 2009 (LatinReporters.com) - Bondissant de 2,1
à 3,1 millions de chômeurs en 2008, soit une croissance olympique
frôlant 50% en 12 mois, le secteur de l'inactivité, à
ne pas confondre avec le tourisme, est en Espagne l'un des rares échappant
à la dépression globale. Grâce à l'une des plus
grandes équipes de sans-emploi jamais vue au sud des Pyrénées,
le socialiste Zapatero remporte haut la main la coupe d'Europe 2008 du chômage.
Oui, oui, il le doit en grande partie à Bush, aux Ricains, à
leur élixir de subprimes. N'empêche que Zapatero, alias ZP,
a d'incontestables mérites propres. Sinon comment expliquer que parmi
les 27 pays de l'Union européenne (UE), tous dopés par les
crashs bancaires et/ou boursiers importés des USA, seule l'Espagne
offre un taux de chômage à deux chiffres avant la virgule: 13,4%
selon les données officielles d'Eurostat arrêtées fin
novembre 2008 (contre 8,6% en novembre 2007). Plus proche concurrent du royaume
ibérique, la Slovaquie ne plafonne qu'à 9,1%. La zone euro
se contente d'une moyenne de 7,8% et l'UE de 7,2% [1].
Comme Barack Obama avec son "Yes, we can", ZP maintient le galop. Son ministère
du Travail vient d'annoncer les chiffres de décembre: 139.694 inactifs
supplémentaires pour ce seul dernier mois de 2008 [2], soit plus de
4.500 nouveaux chômeurs chaque jour, Noël et veille du nouvel
an comprises.
Au 31 décembre 2008, l'Espagne comptait ainsi 3.128.963 chômeurs,
exactement 999.416 de plus que le 31 décembre 2007 [2]. Sur ces 3,1
millions, seulement 2,2 millions perçoivent des indemnités.
Remarque significative: avec à peine 9% de la population globale de
l'UE, qui réunit 494 millions d'habitants, le pays de ZP est désormais
un empire social fort de 16,5% de l'ensemble des sans-travail de cette même
UE.
Le record historique à battre en Espagne, 3.738.100 chômeurs
(24,2% de la population active selon les critères de l'époque), fut établi par
Felipe Gonzalez en 1994 [3], douzième année de la première
ère socialiste de l'après-franquisme. ZP, lui, gouverne depuis
moins de cinq ans. Au rythme actuel, l'avenir ne peut qu'étoffer son
palmarès et faire bientôt de l'ombre à Felipe.
Applaudi en 2005 par les médias politiquement corrects lorsqu'il légalisait
600.000 sans-papiers, ZP offre aujourd'hui aux immigrés non européens
le paiement global de toutes les indemnités mensuelles de chômage
auxquelles ils ont droit à condition qu'ils retournent dans leur pays.
Le nombre d'immigrés au chômage en Espagne, 410.960 au 31 décembre
2008 selon le ministère du Travail, a augmenté de 94% en un
an. Mais à peine quelque 10.000 accepteraient actuellement de marchander
leur retour. Les 650.000 Marocains enregistrés dans les mairies espagnoles,
les 420.000 Equatoriens, les 280.000 Colombiens et les 240.000 Boliviens,
pour ne citer que les quatre principaux contingents extra-européens,
semblent suspecter que la misère éventuelle en Espagne serait
plus douce que dans leur pays. A Quito et à La Paz, les socialistes
chavistes Rafael Correa et Evo Morales apprécieront.
Nous sommes membres de "la Champions League des économies mondiales",
un tournoi dans lequel l'Espagne est "celle qui gagne le plus de matchs,
celle qui marque le plus de buts et celle qui en encaisse le moins" [4] clamait
ZP à l'approche des législatives de mars 2008, qu'il remporta
comme celles de 2004. Ses affiches et discours électoraux promettaient
le plein emploi.
Douze années d'un miracle économique espagnol initié
par les conservateurs du Parti Populaire touchaient pourtant à leur
fin. La crise hypothécaire américaine faisait déjà
la une des médias. Mais selon ZP, seuls des "antipatriotes" de droite
pouvaient croire qu'elle allait frapper l'Espagne, bientôt gagnée
par l'euphorie de son triomphe, au début de l'été 2008,
dans la coupe d'Europe de football.
Depuis, pour l'Espagne, les coupes se succèdent, couronnant la progression
du chômage, la baisse du tourisme, la chute des investissements, l'effondrement
de l'immobilier, les stocks de véhicules invendus, les angoisses de
médias en mal de publicité, etc. Bref, l'apothéose zapatériste.
En plus, ZP est sympa, souriant et même pro-palestinien. A Gaza, on
s'en trouve sans doute aussi rassuré que les chômeurs espagnols.
Auteur: Le Bavard Latino
[1] Le chômage en hausse de 7,8% dans la zone euro - Eurostat, communiqué du 8 janvier 2009.
[2] Ministère espagnol du Travail, communiqué du 8 janvier 2009.
[3] Las reformas laborales en España y su impacto real en el mercado de trabajo en el período 1985-2008 - Etude de l'IESE, page 18.
[4] Zapatero afirma que España juega en la 'Champions League' económica - Agencia EFE, El Mundo du 11 septembre 2007.
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Dernière heure
3,2 millions de chômeurs (+ 1.280.300 en 2008)
MADRID, 23 janvier 2009 (LatinReporters) - Les chiffres du ministère
espagnol du Travail (article ci-contre) sont corrigés à la
hausse par d'autres chiffres officiels diffusés le 23 janvier à
Madrid par l'Institut national de statistique (INE).
Considérée dans les milieux économiques comme le meilleur
reflet de la situation réelle, la traditionnelle
enquête
trimestrielle de population active effectuée par l'INE établit à 1.280.300
le nombre de nouveaux chômeurs en 2008 en Espagne. Leur nombre total
à la fin de l'année dernière était de 3.207.900,
soit 13,91% de la population active.
La moitié (609.100 selon l'INE) des nouveaux chômeurs de 2008 correspond
au seul dernier trimestre de l'année considérée. La croissance du
chômage en Espagne a donc atteint le rythme inégalé dans l'histoire
des statistiques nationales de 200.000 sans-emploi supplémentaires chaque mois.
Précipité par la crise financière internationale née aux Etats-Unis,
l'effondrement du secteur de la construction, longtemps l'une des principales
locomotives de la croissance espagnole, fut le facteur initial de la crise
économique et sociale qui frappe désormais aussi en Espagne
l'industrie et les services, y compris le tourisme.
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