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"Je dois dire à Israël que ce n'est pas le chemin de la paix"
Espagne et drame de Gaza: déclaration institutionnelle de Zapatero
MADRID, lundi 5 janvier 2009 (LatinReporters.com) - Dans une déclaration
institutionnelle sur la recrudescence du conflit entre Israël
et les Palestiniens (plus de 500 morts et des milliers de blessés
dans la bande de Gaza au cours des 10 derniers jours), le président
du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero,
a exprimé lundi à Madrid son "ferme rejet" tant des comportements
"irresponsables et provocateurs" des Palestiniens du Hamas que des réactions
d'Israël, "disproportionnées et contraires au droit international
humanitaire".
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Déclaration de José Luis Rodriguez Zapatero sur le Proche-Orient (Madrid, 5 janvier 2009 - Vidéo Presidencia del Gobierno - 7'27"). |
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M. Zapatero a annoncé la prochaine visite à Madrid du président
de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a aussi indiqué
avoir eu des conversations téléphoniques avec le président
français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre turc, Recep Tayyip
Erdogan. Il sont tous trois convenus d'exercer des pressions "dans tous les
forums internationaux" en faveur d'un cessez-le-feu "immédiat".
L'explosion de violence à Gaza a provoqué la suspension de
la première tournée au Proche-Orient du chef du gouvernement
espagnol. Selon le journal madrilène El Pais, M. Zapatero comptait
se rendre les 4 et 5 janvier en Syrie et au Liban.
TEXTE INTÉGRAL DE LA DÉCLARATION :
"Dans les derniers jours de 2008 et le début de cette nouvelle année,
la communauté internationale a été choquée
par le déclenchement d'une spirale de violence et de destruction dans
la bande de Gaza. L'opération de l'armée israélienne
a déjà fait plus de cinq cents morts et des milliers de blessés,
dont beaucoup parmi la population civile palestinienne. Des Israéliens
ont aussi trouvé la mort, surtout dans la ville de Sderot, sous
le feu des roquettes qu'on continue à lancer à partir de Gaza.
Le gouvernement espagnol a été sans équivoque dans
sa condamnation et, aujourd'hui, je veux réitérer mon ferme rejet
tant des comportements irresponsables et provocateurs qui ont brisé
la trêve que des réactions absolument disproportionnées
et contraires au droit international humanitaire. Les uns et les autres
ont seulement réussi à plonger la région et les peuples
qui l'habitent dans le désespoir et la frustration.
Nous devons réaffirmer le principe inébranlable que la
population ne peut pas être l'otage des conflits politiques. Il n'y
a pas de solution militaire à la crise et sur la base de l'amitié
avec le gouvernement d'Israël, je dois dire à ses responsables
que ce n'est pas le chemin qui mène à la paix et la sécurité
de leur peuple et je le transmettrai de la même façon au Premier
ministre Olmert.
Le gouvernement espagnol comprend bien que la sécurité
est vitale pour Israël et ses citoyens, comme elle l'est pour toute
société et pour tout Etat; mais s'en remettre à la
force des armes, sans égard aux dommages énormes et irréparables
causés à une population innocente, est un chemin sans issue.
Il est urgent d'ouvrir un espace à la politique et à la diplomatie,
à la raison et au respect d'une légalité que la communauté
internationale doit parvenir à imposer, avec la même force,
à toutes les parties.
Dès le premier jour, j'ai suivi attentivement l'évolution
des faits et j'ai chargé le ministre des Affaires extérieures
de faire valoir toute la capacité de dialogue de l'Espagne dans la
région et de rester en contact permanent avec les parties et les acteurs
régionaux et internationaux afin que l'Espagne puisse contribuer
à stabiliser la situation, tout en faisant parvenir au peuple palestinien
l'assistance humanitaire nécessaire et indispensable en ce moment.
Au cours des dernières heures, j'ai parlé avec le président
Sarkozy et le Premier ministre turc Erdogan. Nous sommes convenus que nous
devons nous coordonner pour faire pression ensemble dans tous les forums
internationaux et réclamer un cessez-le-feu immédiat, qu'exige
le gouvernement espagnol; et aussi pour rechercher la coopération
et l'engagement de tous ceux qui ont joué et doivent continuer à
jouer un rôle dans la résolution de la crise, en commençant
par les pays arabes amis. Nous sommes d'accord que l'Union européenne,
en étroite coordination avec nos partenaires dans la région,
peut et doit promouvoir une initiative efficace et opérationnelle.
Nous devons donc mettre en marche un mécanisme international
de coordination et supervision du cessez-le-feu pour garantir la sécurité
de la population israélienne et pour permettre à la population
palestinienne de vivre dignement à Gaza. Aujourd'hui même, j'annonce
que l'Espagne est disponible pour participer à ce mécanisme
international, quelle que soit sa forme.
La situation exige, en tout cas, le retour à la voie de la réconciliation
palestinienne sous sa légitimité internationalement reconnue
et le rétablissement de la pleine normalité des passages frontaliers.
Ce sera l'objet fondamental de mon entrevue avec le président palestinien
Mahmoud Abbas, qui doit se rendre à Madrid dans les prochains jours.
L'Espagne a en faveur de la paix au Moyen-Orient un engagement ferme
démontré à de nombreuses reprises. Je peux vous assurer
que l'unique horizon garantissant la sécurité et garantissant
l'Etat d'Israël passe par l'accord de paix. A chaque intensification
du conflit et à chaque recrudescence des hostilités dans la
région, nous ne faisons que retarder l'heure de la solution. Le temps
de la solution, c'est la paix par le dialogue politique, la reconnaissance
des deux Etats, Israël et l'Etat palestinien, des frontières
justes, le respect des résolutions des Nations unies et, bien sûr,
un horizon de coexistence.
L'Espagne a avec toutes les parties des liens étroits qui nous
mettent dans une position privilégiée pour apporter une contribution
concrète et efficace. Il faut faire tous les efforts pour éviter
cette escalade très grave de la violence, qui menace de détruire
les espoirs ravivés ces derniers temps de parvenir à une paix
globale, juste et durable au Proche-Orient et qui menace de provoquer de
nouveaux conflits.
Le gouvernement espagnol va travailler sans relâche pour atteindre
cet objectif, avec la pleine conscience que stopper cette grave crise et
récupérer un horizon en faveur du dialogue et de la paix au
Proche-Orient est la garantie ou condition nécessaire pour prévenir
les conflits, pour éviter la tension et la radicalisation."
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