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Listes de partis proches de l'ETA interdites la veille
Attentat de l'ETA à Madrid à 3 semaines des élections basques
MADRID, lundi 9 février 2009 (LatinReporters.com) - Sans causer de victimes, les indépendantistes basques de l'ETA ont fait exploser lundi matin à Madrid une
fourgonnette piégée dans la zone du Campo de las Naciones, qui abrite le siège
de nombreuses sociétés. L'attentat survient à trois semaines de
l'élection des députés au Parlement basque et au lendemain
de l'interdit judiciaire qui empêchera pour la première fois
les partis proches de l'ETA de participer à ce scrutin régional tenu
en principe tous les 4 ans depuis 1980.
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Siège de la société Ferrovial Agroman peu après l'explosion de la fourgonnette piégée de l'ETA. (Madrid , 9 février 2009 - Capture d'écran TVE) |
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Quatre appels téléphoniques préventifs effectué
vers 7h30 au nom de l'ETA, notamment aux pompiers et à la Croix-Rouge,
permirent l'évacuation du quartier avant l'explosion, à 9h pile. L'attentat
visait le siège de l'entreprise de travaux publics Ferrovial Agroman. Cette dernière
participe à la construction des tronçons basques des lignes du train à
grande vitesse qui permettront notamment d'unir les réseaux TGV de
l'Espagne et de la France. Invoquant des motifs politiques et accessoirement
écologiques, l'ETA a récemment dynamité plusieurs fois
ce chantier et assassiné, le 3 décembre dernier, le directeur
d'une autre entreprise concessionnaire.
La façade vitrée du siège de Ferrovial Agroman est largement
défigurée. Les structures de l'édifice ne sont pas atteintes.
Quarante-quatre véhicules ont été calcinés
ou endommagés. Selon des sources policières, la déflagration
aurait été "incomplète", une partie seulement de la
charge d'explosifs ayant détoné. L'explosion a néanmoins
été entendue à des kilomètres à la ronde.
Outre le siège de diverses sociétés espagnoles et multinationales,
la zone du Campo de las Naciones, à la périphérie est
de Madrid, abrite aussi le Parc des foires et expositions.
Curieusement, c'est également un 9 février qu'un autre véhicule
piégé de l'ETA avait explosé
en 2005 au Campo de las Naciones, faisant alors 42 blessés, dont 34
au siège madrilène de la société française
d'informatique Bull. Les intérêts français en Espagne
ont été visés à diverses reprises par les séparatistes,
tant en représailles à la collaboration policière entre
Madrid et Paris que pour affirmer l'inclusion du Pays basque français
dans la revendication indépendantiste.
Le dernier attentat de l'ETA dans la capitale espagnole avait soufflé,
le 30 décembre 2006, une aile entière du parking du terminal
4 de l'aéroport de Madrid et tué deux immigrés équatoriens.
Cette action précipita l'échec de négociations dites
de paix tenues pendant plusieurs mois avec l'ETA par le gouvernement socialiste
espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero.
Cet échec et la reprise des attentats ont provoqué un durcissement
des institutions. Dimanche 8 février, suite à l'action ouverte
par le parquet et le gouvernement, le Tribunal suprême espagnol a interdit
les listes présentées par Askatasuna (Liberté)
et D3M (Démocratie 3 millions) aux élections régionales
basques du 1er mars prochain. Ces deux partis ont été jugés
inféodés à l'ETA, à l'instar d'autres formations
politiques déclarées récemment illégales (Batasuna,
Parti communiste des terres basques, Action nationaliste basque).
Sauf verdict contraire du Tribunal constitutionnel, ce sera la première
fois depuis 1980, année de la première élection des
députés du Parlement basque, qu'aucun parti proche de l'ETA
ne participera à ce scrutin régional. Les sympathisants
de l'ETA y avaient recueilli 12,44% des suffrages en 2005 sous le sigle PCTV
(Parti communiste des terres basques). Leur pourcentage record fut de 18,33%,
en 1990 sous le sigle HB (Herri Batasuna).
Le ministre espagnol de l'Intérieur, le socialiste Alfredo Perez Rubalcaba,
rappelle fréquemment qu'il est autorisé de revendiquer et de
proposer aux électeurs l'indépendance du Pays basque, mais
non de le faire en se mettant dans la mouvance de l'ETA, c'est-à-dire
en soutenant un terrorisme qui va jusqu'à éliminer physiquement
des adversaires politiques.
Issue en 1959 d'une dissidence d'inspiration marxiste-léniniste de
l'historique Parti nationaliste basque (PNV, actuellement au pouvoir dans
la région), l'ETA perpétrait son premier attentat en 1968.
Elle laisse dans son sillage 825 morts, des milliers de blessés et
des milliards d'euros de pertes matérielles et financières.
Dans son dernier communiqué, le 30 janvier, l'ETA exprimait sa volonté
de "continuer à lutter" par "tous les moyens". "Bien qu'elle soit
née sous le franquisme, l'objectif de l'ETA n'était pas de
vaincre le franquisme, mais d'apporter la liberté au Pays Basque",
affirmait le communiqué.
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