Crise en Haïti : le retour de paramilitaires préoccupe Amnesty InternationalAI appelle l'opposition à "faire preuve de son attachement aux droits humains"
Les violences ont fait plus de 50 morts en Haïti depuis le 5 février. Malgré les réticences américaines, la France a invité la communauté internationale à envisager l'envoi d'une force de paix multinationale.
Le 14 février, Louis Jodel Chamblain, ancien dirigeant paramilitaire notoire, déclarait avoir rejoint le mouvement armé qui cherche à renverser le président Jean Bertrand Aristide. Il était accompagné d’un ancien commissaire de police.
Toujours selon Amnesty, "un autre de ces dirigeants, Jean Pierre Baptiste, alias Jean Tatoune, est également un ancien chef paramilitaire, condamné aux travaux forcés à perpétuité pour sa participation au massacre de Raboteau en 1994. Il faisait partie des prisonniers qui se sont échappés d’une prison des Gonaïves en août 2002 en même temps qu’Amiot "Cubain" Métayer, chef aujourd’hui décédé du groupe qui a pris le contrôle des Gonaïves par la force le 5 février." "Les membres de la bande dont Jean Tatoune était le chef ont été accusés d’avoir perpétrés de très nombreuses atteintes aux droits humains contre des représentants et des partisans du gouvernement ainsi que contre des habitants des Gonaïves au cours des mois passés." précise Amnesty. L'organisation estime que "les autorités haïtiennes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter ces personnes, déjà reconnues coupables de graves atteintes aux droits humains", et que, pour leur part, "les partis d’opposition politique doivent condamner la réapparition de ces personnes de triste notoriété à la tête du mouvement armé qui cherche à faire partir Aristide; ils doivent également faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire la preuve de leur attachement aux droits humains et à l’Etat de droit.» Après l’attaque du 5 février dernier aux Gonaïves, rappelle Amnesty International, les troubles se sont étendus à près d’une douzaine d’autres villes dans le centre et le nord d’Haïti. L’inquiétude grandit au sujet de la situation humanitaire des villes sous contrôle des forces anti-gouvernementales et des zones coupées du reste du pays à cause du conflit. La première manifestation de l’opposition politique depuis le début des violences s’est déroulée à Port-au-Prince le 15 février. Les manifestants ont essuyé des jets de pierre de la part de partisans du gouvernement ; la police a fait usage de gaz lacrymogènes et tiré en l’air pour disperser les deux groupes. Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
© LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne Le texte de cet article peut être reproduit s'il est attribué, avec lien, à LatinReporters.com |