Développement: l'ONU prône la globalisation et l'économie de marchéLe "Consensus de Monterrey" en appelle à la responsabilité des pays pauvres
Les représentants de plus de 150 pays, dont une cinquantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement, sont ainsi appelés à appuyer la globalisation, si décriée, pour lutter contre la pauvreté dans le monde. "Loin d'être la cause de la pauvreté et des maux de la société, la globalisation offre le meilleur espoir de les surpasser" déclarait le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, lors du Forum économique mondial réuni au début du mois de février à New York. Il espère aujourd'hui que la Conférence de Monterrey jettera les bases d'un financement durable du développement, "créant une ambiance qui rendra plus difficile le recours au terrorisme", favorisé par la pauvreté et le désespoir.
Appelé aussi "Consensus de Monterrey", le "Projet de conclusions et décisions" est "un document de compromis qui ne reflète les positions d'aucun Etat en tant que tel, mais qui est le résultat d'une large négociation" affirme le ministre mexicain des Relations extérieures, Jorge Castañeda. A son avis, il est peu probable que le "Consensus de Monterrey" -déjà rebaptisé "Consensus de Washington" par des militants antiglobalisation- soit modifié substantiellement au cours de la conférence. Le chef de la diplomatie mexicaine reconnaît néanmoins que certains mandataires pourraient émettre des déclarations additionnelles. A ce propos, les observateurs auront les yeux fixés sur le président argentin Eduardo Duhalde, dont le pays est enlisé dans une crise sans précédent, et sur le président vénézuélien Hugo Chavez, ami de Fidel Castro et adversaire déclaré du libéralisme économique. Jorge Castañeda estime aussi que "la rhétorique de la confrontation" nord-sud, "qui n'a abouti à rien", est transcendée par le "Consensus de Monterrey". Ce projet de déclaration finale a l'ambition d'établir, en matière de financement, un nouveau modèle de relations entre pays pauvres et pays riches. Le texte affirme que "chaque pays est responsable au premier chef de son propre développement économique et social". Le document responsabilise ainsi les pays en développement, appelés notamment à "lutter contre la corruption", à "respecter les droits de propriété", à garantir "l'Etat de droit" et "un bon gouvernement, condition sine qua non d'un développement durable". En échange, les pays riches sont invités à assurer une "mondialisation à visage humain" et "profitable à tous", à ouvrir davantage leurs marchés aux exportations des pays en développement, à consacrer annuellement à ces pays 0,7% de leur produit national brut et à alléger leur dette extérieure. En outre, le "Consensus de Monterrey" insiste sur la nécessité, pour les institutions financières internationales, de "tenir compte des coûts sociaux des programmes d'ajustement, limitant autant que possible les répercussions négatives sur les couches vulnérables de la société". On y discerne une critique voilée des exigences que le FMI pose comme préalable à une nouvelle aide financière à l'Argentine. Enfin, le "Consensus de Monterrey" prône "d'accroître la participation effective des pays en développement aux dialogues et processus de prise de décisions internationaux" et prie "tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait d'envisager de devenir parties à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme".
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