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Conférence internationale de l'ONU sur le financement du développement, à Monterrey (Mexique)

Amérique latine: développement lié à l'ouverture des marchés des pays riches

MEXICO, vendredi 15 mars 2002 (LatinReporters.com) - L'ouverture des marchés des pays riches et la reconversion au moins partielle de la dette publique extérieure en programmes sociaux sont deux revendications qu'exprimeront d'une seule voix, au sein du groupe de Rio, les pays latino-américains lors de la Conférence internationale sur le financement du développement organisée du 18 au 22 mars par les Nations Unies (ONU) à Monterrey (Mexique).

Réunissant 150 pays et les institutions financières mondiales, cette conférence prône une "mondialisation équitable" et la "libéralisation du commerce international" dans une "économie de marché".

Avec une croissance de son produit intérieur brut limitée à 0,5% en 2001 (contre 4,2% en 2000), une prévision proche de 0% pour 2002 et 43% de sa population vivant dans la pauvreté, l'Amérique latine est l'une des régions les plus touchées par la décélération économique mondiale.

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Néanmoins, son revenu moyen annuel par habitant de 1.500 à 1.600 dollars limite l'accès de l'Amérique latine aux aides internationales au développement octroyées en priorité à des régions plus démunies, en Afrique notamment. A Monterrey, les pays latino-américains ne bénéficiant pas des grands programmes d'aide en solliciteront la révision des conditions d'accès.

Les Latino-Américains rappelleront aussi aux nations industrialisées, Etats-Unis et Union européenne en particulier, que leur protectionnisme freine le développement des pays pauvres ou émergents, asphyxie leur économie et rend aléatoire le remboursement de leurs dettes. Le moratoire de la dette publique argentine demeure à cet égard un argument d'actualité. La dette extérieure globale de l'Amérique latine atteint aujourd'hui 800 milliards de dollars, soit 1.500 dollars par habitant, enfants y compris.

Le manque de débouchés pour les produits agricoles latino-américains freinés par le protectionnisme américain et surtout européen oblige nombre de paysans à se tourner, pour survivre, vers la culture de la feuille de coca, matière première de la cocaïne. Cette dérive est quotidienne en Colombie, au Pérou et en Bolivie, où les narcotrafiquants applaudissent le protectionnisme agricole de Bruxelles et Washington.

"L'Amérique latine vit l'une de ses périodes les plus critiques depuis plusieurs décades" constatait lundi un rapport de la Banque interaméricaine de développement (BID), présenté à Fortaleza (Brésil) lors de l'assemblée annuelle de cette institution.

Selon la BID, la stagnation économique internationale frappe en Amérique latine non seulement les exportations, mais aussi l'afflux d'investissements étrangers et l'accès au financement extérieur, restreint et plus onéreux. Les entrées de capitaux dans les sept grandes économies latino-américaines (Brésil, Mexique, Argentine, Chili, Colombie, Venezuela et Pérou), qui totalisent 90% du produit intérieur brut de la région, ont chuté entre 1998 et 2001 de 100 milliards à 58 milliards de dollars.

Le rapport de la BID tire la sonnette d'alarme en relevant que le marasme économique et social persuade "la moitié des Latino-Américains que la démocratie n'est pas nécessairement la meilleure forme de gouvernement".

A Monterrey, le "Projet de conclusions et décisions" de la conférence de l'ONU évite néanmoins de clouer les pays riches au pilori, affirmant que "chaque pays est responsable au premier chef de son propre développement économique et social".

Ce projet de document final de la conférence, baptisé "Consensus de Monterrey", invite les pays en développement à "lutter contre la corruption", à "respecter les droits de propriété", à "garantir l'Etat de droit" et à se doter d'un "bon gouvernement, condition sine qua non d'un développement durable"... Des recommandations non superflues en Amérique latine.


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