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Pérou: 300.000 femmes auraient subi la stérilisation forcée

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Le Congrès accuse
Fujimori de crimes
contre l'humanité

Dossier PÉROU

Site d'Alberto Fujimori

LIMA, 6 septembre 2001 (LatinReporters.com) - La stérilisation forcée de plusieurs centaines de milliers de Péruviennes sous la présidence d'Alberto Fujimori (1990-2000) va faire l'objet d'une enquête parlementaire annoncée mercredi à Lima par Julio Valverde, président de la commission de la Santé du Congrès péruvien.

Julio Valverde affirme que 110.000 plaintes ont déjà été enregistrées. Selon le journal pro-gouvernemental La Republica, une étude du Défenseur du peuple évaluerait à 300.000 le nombre de femmes victimes de la stérilisation forcée au Pérou entre 1996 et 2000.

Julio Valverde estime que la stérilisation massive de femmes dans des zones défavorisées serait le résultat "d'une politique d'Etat" de contrôle de la natalité promue par l'ex-président Alberto Fujimori. Déchu en novembre dernier par le Congrès, ce dernier réside actuellement au Japon, le pays de ses parents dont il a repris la nationalité.

Le dossier des stérilisations forcées risque d'alourdir l'accusation de crimes contre l'humanité, pour le massacre de 25 personnes en 1991 et 1992, lancée par le Congrès contre Fujimori. Le gouvernement de l'actuel président Alejandro Toledo espère qu'une probable confirmation de cette accusation par la justice péruvienne soumettra Tokyo à une pression internationale en faveur de l'extradition d'Alberto Fujimori afin qu'il soit jugé au Pérou. En principe, le Japon n'extrade pas ses nationaux.

La crédibilité des charges portées contre Alberto Fujimori risque néanmoins de souffrir de la politisation du dossier de son extradition, dont son successeur, Alejandro Toledo, a fait l'une de ses priorités.

Le ministre péruvien de la Santé, Luis Solari, affirme détenir "un document avec instructions manuscrites de l'ex-président Fujimori" prouvant son implication dans la campagne de stérilisation forcée.

Alberto Fujimori et son administration ont toujours prétendu que le programme "Anticonception chirurgicale volontaire" qu'ils avaient lancé visait à combattre la pauvreté sans recourir à la contrainte. Ne s'appliquant en principe qu'à des Péruviennes ayant donné leur autorisation écrite, le programme visait des mères de plusieurs enfants vivant dans la misère.

Le président de la commission parlementaire de la Santé, Julio Valverde, affirme toutefois que plusieurs centaines de plaintes "font penser que des femmes de province et de faibles ressources économiques furent opérées après avoir été trompées et que d'autres reçurent de l'argent pour se soumettre à l'intervention" chirurgicale.

Le journal La Republica indique que le Défenseur du peuple reçut les premières plaintes en 1997 après la mort de patientes lors d'opérations de stérilisation. Les interventions chirurgicales "se pratiquaient dans des tentes sans les conditions sanitaires nécessaires et les médecins, sous la menace de perdre leur emploi, devaient atteindre des objectifs fixés par le gouvernement" écrit La Republica.

Deux anciens ministres de la Santé d'Alberto Fujimori devront comparaître devant la commission d'enquête parlementaire.


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