Pérou: 28 morts et plus de 100 blessés dans l'incendie d'une discothèque
Un lanceur de feu travaillant pour un cirque aurait causé le sinistre. La discothèque était dépourvue de licence d'exploitation. Le nombre de blessés surpasse la centaine. En décembre dernier, 290 hommes, femmes et enfants avaient péri dans le vieux Lima lors d'un gigantesque incendie dû à l'explosion de stocks clandestins de matériel pyrotechnique. Dans le district résidentiel de Surco, au sud de Lima, quelque mille personnes, soit plus du double de la capacité supposée du local, emplissaient dans la nuit de vendredi à samedi la discothèque Utopia du centre commercial Jockey Plaza. Selon des témoins, lors de la présentation collective d'un parfum à la clientèle, un employé de cirque, accompagné d'animaux (lion, tigre, cheval et chimpanzé), enflammait des jets de parfum qu'il propulsait d'un diffuseur. Il mit accidentellement le feu au bois recouvrant le plafond de la discothèque et les flammes, qui se communiquèrent au caoutchouc spécial de la piste de danse, s'étendirent au deux niveaux du local, provoquant une épaisse fumée. Des clients crurent d'abord que l'incendie faisait partie du spectacle. Puis, la coupure de l'électricité généralisa la panique. Les jeunes pris au piège hurlaient pour réclamer de l'aide. Aucune lumière de secours ne balisait la sortie. Des dizaines de malheureux cherchaient à se réfugier dans les toilettes. Toutes les victimes mortelles ont succombé piétinées ou asphyxiées. Selon le ministre péruvien de la Santé, Fernando Carbone, "personne n'est mort calciné". Le lion et le tigre ont également péri par asphyxie dans leur cage. Selon le maire du district de Surco, Carlos Dargent, la discothèque n'avait pas de licence municipale, étant donné que ses exploitants "n'ont jamais effectué les démarches requises". En outre, l'immeuble l'abritant avait été édifié sans permis de bâtir. Le maire prétend que la loi lui imposait des mois de démarches bureaucratiques pour obtenir la fermeture du local. Le commandant du Corps général des pompiers du Pérou, Tulio Nicolini, note que la discothèque n'était pas équipée pour faire face à un sinistre. Durement mis à contribution lors du gigantesque incendie de décembre dans le vieux Lima, Tulio Nicolini accuse les autorités politiques et administratives "d'attendre de tels malheurs pour essayer d'appliquer des sanctions et des mesures énergiques qui s'évanouissent trente jours plus tard". "Profondément consterné par ce malheur", le président du Pérou, Alejandro Toledo, a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Il a annoncé que son gouvernement "est absolument décidé à agir durement et fermement et avec tout le poids de la loi contre les irresponsables qui exploitent ce type d´établissements sans respecter la législation". Des avocats pénalistes estiment que le ou les responsables de cette nouvelle tragédie peuvent être poursuivis pour homicide et risquer un minimum de quatre ans de prison. Parmi les jeunes morts dans la discothèque figurent une nièce du premier vice-président du Pérou, Raul Diez Canseco, une nièce également du second vice-président, David Waisman, et une fille de l'ex-député Luis Delgado Aparicio. Plusieurs commentateurs se demandent si le caractère huppé de la clientèle de l'établissement n'a pas entraîné certaines autorités à fermer les yeux sur l'absence d'autorisations légales et de mesures de sécurité. Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
© LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne Nos textes peuvent être reproduits s'ils sont clairement attribués à LatinReporters.com avec lien actif vers notre site (ou mention de notre adresse http://www.latinreporters.com si reproduction sur support autre qu'Internet). |