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Le président veut "rendre la terre aux paysans, à ceux qui la travaillent"

Venezuela: Hugo Chavez déclare "la guerre aux latifundia"

Le président Hugo Chavez
Photo Prensa Presidencial
CARACAS, mercredi 12 janvier 2005 (LatinReporters.com) - "La guerre aux latifundia" est déclarée par le président Hugo Chavez du Venezuela. Lors d'un meeting à Caracas, il a signé un décret visant, selon son article 1, à "réorganiser la possession et l'usage des terres à vocation agricole afin d'éliminer progressivement les latifundia dans les zones rurales du pays".

"La guerre contre les latifundia est l'essence de la révolution bolivarienne" s'est exclamé le président Chavez lors de son premier meeting de masse de 2005, tenu lundi au stade Poliedro de Caracas. Le thème du meeting s'énonçait "Terre et hommes libres! Contre les latifundia".

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Dans un discours applaudi par des milliers de partisans et retransmis par la télévision et la radio, le chef de l'Etat a dénoncé "l'injustice" que souligneraient des études gouvernementales, selon lesquelles à peine 5% de la population contrôlerait 80% des terres du Venezuela.

"Une révolution qui permet cette injustice ne peut plus s'appeler révolution" a estimé Hugo Chavez. Il faut, a-t-il dit, "mettre de l'ordre dans la propriété de la terre, rendre la terre aux paysans, à ceux qui la travaillent".

Le nouveau décret présidentiel crée une "commission agricole nationale pour l'insertion dans le processus productif des terres inoccupées, abandonnées ou sous-utilisées". "En coordination avec les Etats [le Venezuela en compte 23] et les municipalités", cette commission doit "formuler des politiques sectorielles pour éliminer progressivement les latifundia... et assigner ces terres à des groupes de population et à des communautés organisées afin de tirer profit de la terre de manière productive et soutenable".

Le droit à la propriété privée est garanti par la Constitution vénézuélienne, mais celle-ci prévoit que "l'expropriation de tout type de biens peut être déclarée, pour cause d'utilité publique ou d'intérêt social, moyennant sentence ferme et paiement d'une juste indemnisation".

Le décret signé lundi tend à unifier les actions entreprises dans plusieurs Etats vénézuéliens en vertu de la Loi des terres approuvée en 2001, mais longtemps paralysée par de lourdes incertitudes politiques -putsch avorté et plusieurs grèves générales- que le président Chavez surmonta par ses victoires, en août et octobre 2004, au référendum sur sa continuité et aux élections régionales et municipales. Dans 22 des 23 Etats du pays, le gouverneur est aujourd'hui un partisan de Hugo Chavez.

Le gouverneur de l'Etat de Cojedes (centre du pays), Johnny Yanez, a déjà ouvert une polémique internationale en intervenant dès le 8 janvier dernier, avec l'appui de militaires, dans le latifundium d'élevage "El Charcote" pour évaluer sa situation et la validité de ses titres de propriété. Ils sont détenus par la société agroalimentaire Flora, que contrôle la compagnie britannique Vestey Group Ltd.

Le gouverneur Yanez prétend qu'au moins 3.500 des 13.000 hectares de la propriété appartiendraient à l'Etat. Des représentants de la société Flora et des diplomates du Royaume-Uni ont averti que l'action du gouverneur pourrait affecter les investissements étrangers au Venezuela et mettre en péril de nombreux emplois.

Quant au président de la Fédération nationale des éleveurs (Fedenaga) du Venezuela, José Luis Betancourt, il estime que la déclaration de guerre du président Chavez aux latifundia "est une des attaques les plus impitoyables" jamais lancées contre les agriculteurs et les éleveurs vénézuéliens. "On vient de créer dans le pays une importante situation d'insécurité juridique" conclut M. Betancourt.

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