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Convention interaméricaine contre le terrorisme approuvée par les 34 pays de l'OEA

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BRIDGETOWN, mardi 4 juin 2002 (latinreporters.com) - La "Convention interaméricaine contre le terrorisme", qui prévoit notamment la confiscation des biens et avoirs des groupes considérés comme terroristes,  a été approuvée lundi à Bridgetown, capitale de la Barbade, par les 34 pays membres de l'OEA (Organisation des Etats américains).

La lutte contre la pauvreté, "bouillon de culture du terrorisme" selon le ministre péruvien des Affaires étrangères, Diego Garcia Sayan, reste néanmoins une priorité pour l'OEA. Celle-ci  regroupe tous les pays des Amériques, à l'exception de Cuba, tenue à l'écart faute de satisfaire aux principes démocratiques reconnus par l'organisation.

L'approbation de la Convention contre le terrorisme a marqué la 32e Assemblée générale de l'OEA, réunie à Bridgetown au niveau des chefs de la diplomatie, dont le secrétaire d'Etat américain Colin Powell. Il a exprimé sa satisfaction pour le consensus des participants.

Non seulement l'approbation de la Convention fut unanime, mais en outre les ministres de trente pays l'ont déjà signée à Bridgetown. Il ne manque que le paraphe des représentants du Canada, de la République dominicaine, de la Dominique et de Trinité-et-Tobago, ces quatre pays devant au préalable amender leur législation interne.

Mise en chantier au lendemain des attaques terroristes islamistes du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis, la Convention interaméricaine contre le terrorisme entrera en vigueur trente jours après qu'au moins six pays auront déposé les instruments de ratification au secrétariat général de l'OEA.

Des sources diplomatiques de l'OEA admettent que l'analyse législative de la Convention et son incidence sur les systèmes juridiques nationaux pourraient retarder la ratification parlementaire dans certains pays. Les analystes pensent à ce propos au Venezuela, qui s'est joint au consensus de la Barbade malgré ses mauvaises relations avec les Etats-Unis et ses liens privilégiés avec Cuba.

La Convention oblige les 34 pays de l'OEA à prévenir et combattre le terrorisme et ses sources de financement, à promouvoir l'échange d'informations, la coopération et les contrôles frontaliers, ainsi que des procédures d'extradition qui empêcheront les terroristes de trouver refuge dans l'un quelconque des pays signataires.

Ni l'asile politique ni le statut de réfugié ne devraient plus être octroyés à ceux sur qui pèsent des soupçons fondés de participation à une attaque terroriste. Des motifs politiques ne pourront plus être invoqués pour refuser l'extradition de tels suspects lorsqu'ils seront formellement accusés de terrorisme.

Pour éviter des différences nationales d'appréciation sur le caractère terroriste ou non d'un accusé ou d'une action, la Convention fait siennes les définitions de délits inclues dans dix conventions internationales ratifiées par tous les pays de l'OEA.

Parmi ces conventions internationales figurent notamment celle de La Haye contre le détournement d'avions, ainsi que celles de l'ONU contre l'attaque de personnes protégées au niveau international, dont les diplomates, contre la prise d'otages, contre les attentats à l'explosif  et contre le financement du terrorisme.

Les observateurs notent que la plupart des délits terroristes ainsi visés par la nouvelle Convention de l'OEA sont perpétrés fréquemment par les principaux groupes armés illégaux colombiens, à savoir la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), la guérilla pro-cubaine de l'ELN (Armée de libération nationale) et les paramilitaires d'extrême droite des AUC (Autodéfenses unies de Colombie). FARC, ELN et AUC figurent déjà sur la liste officielle des organisations terroristes dressée à Washington par le département d'Etat.

Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a souligné à Bridgetown que le terrorisme ne devait pas faire oublier les problèmes du narcotrafic, de la pauvreté, de la corruption et du sida.  Il a rappelé aussi le souhait des Etats-Unis de promouvoir le libre-échange sur l'ensemble du continent américain.

Le ministre péruvien des Affaires étrangères, Diego Garcia Sayan, a affirmé que la pauvreté frappe aujourd'hui 50% de la population d'Amérique latine. Selon lui, cette pauvreté n'est ni la cause ni la justification du terrorisme, mais elle peut en être un "bouillon de culture".

Le nouveau chef de la diplomatie du Venezuela, Roy Chaderton Matos, a également insisté sur la nécessité de la lutte contre la pauvreté, indiquant que le président de son pays, Hugo Chavez, en a fait un "objectif stratégique".


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