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Le président Pastrana proteste auprès de l'Union européenne

Emotion en Colombie: France et Suède empêchent l'UE de définir la guérilla comme terroriste

Les guérilleros marxistes des FARC massacrent plus de 60 civils en bombardant une église

Dernière heure

Plus de 100 civils, dont au moins 40 enfants, ont été tués dans le bombardement de l'église de Bojaya par la guérilla marxiste des FARC indiquent des sources officielles colombiennes.

BOGOTA, samedi 4 mai 2002 (LatinReporters.com) - L'inclusion de la guérilla colombienne dans la liste des mouvements terroristes dressée par l'Union européenne (UE) est sollicitée dans une lettre adressée vendredi par le président colombien Andres Pastrana à José Maria Aznar, chef de l'exécutif espagnol et président en exercice de l'UE. Le massacre de plus de 60 civils, jeudi par les guérilleros marxistes des FARC, confère une force dramatique à la requête du président Pastrana.

Le chef de l'Etat qualifie de "message douloureux pour les Colombiens" l'attitude de "certains pays" (la France et la Suède), qui ne considèrent pas la guérilla comme terroriste, contrairement à la majorité des pays de l'UE.

Le Journal officiel des Communautés européennes publiait vendredi une liste actualisée de personnes et d'organisations considérées comme terroristes par l'UE. Sur base de cette publication, les Etats membres de l'UE peuvent immédiatement, sur leur territoire, geler les biens et les actifs des organisations concernées et interpeller leurs membres.

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Y rejoignant notamment les Basques de l'ETA, les Irlandais de l'IRA authentique, les Kurdes du PKK, les Péruviens du Sentier lumineux et divers mouvements islamistes, les paramilitaires colombiens des AUC (Autodéfenses unies de Colombie) figurent pour la première fois sur cette liste de proscrits.

Les AUC apparaissent également sur la liste des organisations terroristes dressée par le département d'Etat américain, au même titre que les deux grandes guérillas colombiennes, les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes) et l'ELN (Armée de libération nationale, pro-cubaine).

L'inclusion des FARC et de l'ELN dans la liste européenne était soutenue par la majorité des Etats de l'UE. L'opposition de la France et de la Suède a bloqué cette inclusion, qui ne peut être adoptée qu'à l'unanimité. Paris et Stockholm n'ont pas expliqué officiellement leurs raisons. Les massacres qui se poursuivent en Colombie mettent dans une position moralement délicate ces deux capitales, où la diplomatie est aux mains de socialistes.

En février dernier, après la rupture des pourparlers de paix entre Bogota et les FARC suite à une offensive sans précédent de cette guérilla marxiste, le ministre espagnol des Relations extérieures et président en exercice du Conseil européen des ministres, Josep Piqué, déclarait: "L'Union européenne doit revoir sa politique à l'égard des groupes armés (colombiens) en fonction de l'attitude de ces groupes. Les FARC ont démontré leur volonté nulle de paix, leur caractère terroriste et leurs liens avec le narcotrafic et je crois que nous devons agir en conséquence."

La surprise et l'émotion furent donc grandes à Bogota en constatant vendredi que, malgré le massacre de milliers de civils, l'enlèvement contre rançon de milliers d'autres, la destruction systématique des infrastructures et l'existence de liens avoués avec le narcotrafic, ni les FARC ni l'ELN n'étaient officiellement considérées comme terroristes par l'Union européenne.

Dans sa lettre adressée au président en exercice de l'Union européenne, le président colombien Andres Pastrana écrit: "Mettre en doute la condition terroriste des FARC ou de l'ELN, qui violentent et terrorisent chaque jour la population colombienne, qui séquestrent des centaines de personnes... et qui ont séquestré des citoyens européens... constitue un message très douloureux pour tout le peuple colombien".

"La Colombie espère que lors de la prochaine révision de la liste (de personnes et d'organisations terroristes), l'Union (européenne)... corrigera ce déséquilibre flagrant qui démotive les Colombiens et envoie un signal de tolérance de l'Europe à l'égard des actes les plus vils et les plus lâches contre la population civile" ajoute le président Pastrana, qui approuve, par ailleurs, la définition comme terroristes des paramilitaires des AUC.

Au moment où cette lettre était envoyée, les médias de Bogota, puis le ministre colombien de l'Intérieur, Armando Estrada, annonçaient le massacre de 60 à 70 civils dans le département du Choco. Dans cette région limitrophe du Panama, paramilitaires des AUC et guérilleros des FARC s'affrontent pour le contrôle des routes clandestines d'exportation de la cocaïne et d'importation d'armes.

Pour se protéger de combats, des centaines d'habitants de la localité de Bojaya s´étaient réfugiés jeudi dans leur église. Les FARC l'ont bombardée, probablement pour punir les paysans de Bojaya de ne pas leur avoir fait allégeance. Aux 60 à 70 morts s'ajoutent, selon le ministre de l'Intérieur, 103 blessés et 145 disparus.

Parmi les victimes figurent des enfants, des femmes et des personnes âgées. Huit des 16 blessés graves sont des enfants de moins de dix ans.


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