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Gare à la contagion de la crise argentine

Amérique latine - L'essentiel de la semaine (du 10 au 16 juin 2002)

QUITO, dimanche 16 juin 2002 (latinreporters.com )

L'Argentine et la crainte de la gauche assombrissent le panorama économique du Brésil. Même si les ministres de l'Economie du G7 (groupe des sept pays les plus industrialisés) ont évité, samedi à Halifax (Canada), d'admettre un risque de contagion de la crise argentine, l'alarme avait été lancée quelques jours plus tôt par les plus hauts responsables de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, organe des Nations unies). Même le Fonds monétaire international (FMI) reconnaît, dans son dernier rapport trimestriel diffusé mercredi, que "la menace de contagion de la crise argentine continue à flotter sur l'Amérique latine et les autres économies émergentes", cette menace pouvant se préciser "si les conditions continuaient à se détériorer en Argentine et si sa devise tombait en chute libre".

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Dossier: Amérique
latine - Economie

L'Uruguay, le Venezuela, le Chili et le Brésil souffrent à divers degrés de cette contagion. Première puissance économique d'Amérique latine, le Brésil a vu s'effondrer de près de 70% ses ventes sur le marché argentin et il montre des signes de récession. Des échéances à court terme sur la dette brésilienne de 274 milliards de dollars et la première place dans les sondages du candidat du Parti des travailleurs (PT, gauche), Luis Inacio Lula da Silva, à l'élection présidentielle d'octobre contribuent également à la méfiance soudaine des investisseurs et des marchés boursiers à l'égard du Brésil. Vendredi, le risque pays du Brésil atteignait 1.326 points, le hissant à la 3e place des pays émergents présentant les risques les plus élevés pour les investisseurs. Seul le Nigeria (1.464 points) et l'Argentine (6.384 points) présentaient vendredi un risque pays supérieur à celui du Brésil.

L'arrivée à Buenos Aires d'une nouvelle mission du FMI a relancé l'espoir d'une prochaine aide financière internationale réclamée depuis six mois par l'Argentine en banqueroute.

Cuba: "marche nationale" et recueil de signatures pour un socialisme "intouchable". Dans son traditionnel uniforme vert olive, Fidel Castro avait à nouveau chaussé ses baskets pour prendre symboliquement, un petit drapeau cubain à la main, la tête de la "marche nationale" qui défilait mercredi dans toutes les municipalités de Cuba. Cette marche avait été convoquée pour soutenir un projet d'amendement à la Constitution qui qualifiera Cuba "d'Etat socialiste de travailleurs" et qui déclarera "intouchable" ("intocable") le "régime économique, politique et social consacré par la Constitution". Hormis celle du socialisme, toutes les voies seraient donc fermées, ce qui, par définition, rendrait  impossibles les élections libres réclamées par le président américain George W. Bush comme condition à la levée de l'embargo contre Cuba.

Le projet d'amendement constitutionnel est aussi une réplique  au "Projet Varela". Se prévalant de la Constitution cubaine, qui admet le référendum lorsque plus de 10.000 citoyens le réclament, le "Projet Varela" (du nom d'un prêtre qui s'illustra au 19e siècle dans la lutte pour l'indépendance), fort de 11.020 signatures recueillies par des dissidents et remis le 10 mai au Parlement cubain, propose de soumettre à la consultation populaire des réformes qui garantiraient des élections libres, la liberté d'expression et d'association, le droit de créer des entreprises privées et la libération de tous les prisonniers politiques.

Pour soutenir l'amendement qui rendra "intouchable" le socialisme cubain, plus de cent mille points de collectes de signatures ont été ouverts dans l'île par les organisations sociales castristes.

La guérilla colombienne des FARC virtuellement sur la liste européenne des organisations terroristes. Les représentants permanents des 15 pays de l'Union européenne (UE) ont approuvé cette semaine l'inclusion de la guérilla colombienne des FARC (Forces Armées révolutionnaires de Colombie, marxistes) sur la liste des organisations considérées comme terroristes par l'UE. L'inscription des FARC sur cette liste ne sera effective et ne produira ses effets qu'à partir de sa publication au Journal officiel des communautés européennes, peut-être dès le lundi 16 juin. Les biens et les avoirs éventuels des FARC devront alors être gelés dans les pays de l'UE, qui ne délivrera plus de visas aux représentants de cette guérilla, contre les chefs de laquelle, par ailleurs, un mandat international de recherche et de capture a été transmis à Interpol par les autorités colombiennes.

En mai dernier, l'UE avait ajouté les paramilitaires colombiens des AUC (Autodéfenses unies de Colombie, extrême droite) à sa liste d'organisations terroristes. Les autorités de Bogota avaient approuvé cette mesure, mais en réclamant son extension aux deux principaux mouvements de la guérilla colombienne, les FARC et l'Armée de libération nationale (ELN, pro-cubaine). Selon le président colombien Andres Pastrana, l'ELN ne tarderait pas à  être inscrite à son tour sur la liste noire de l'UE. Les FARC, l'ELN et les AUC figurent déjà sur la liste des organisations terroristes dressée par les Etats-Unis.

Venezuela: la tension persiste. Des dizaines de milliers de manifestants réclamant la démission du président Hugo Chavez ont défilé samedi dans le calme à Caracas sous le slogan "Non à l'impunité". Les manifestants rendent le chef de l'Etat responsable du massacre, par des francs-tireurs embusqués sur les toits, de 18 personnes abattues le 11 avril lors d'une manifestation qui avait été suivie, le même jour, d'un coup d'Etat avorté. Hugo Chavez avait alors été écarté du pouvoir pendant trois jours. L'identité des francs-tireurs n'a toujours pas été établie. Dans trois villes de province, des contre-manifestations se sont également déroulées dans le calme, samedi, en faveur du président Chavez. La tension reste vive au Venezuela. Des rumeurs de nouveau coup d'Etat sont propagées par certains médias et par courrier électronique. Les autorités ont estimé nécessaire de confirmer à plusieurs reprises, cette semaine, que le calme régnait dans les casernes.

Pérou: émeutes contre les privatisations. Tractebel, filiale belge de la multinationale française Suez-Lyonnaise des Eaux, a signé vendredi l'achat, pour 167 millions de dollars, de deux sociétés péruviennes productrices d'électricité, Egasa et Egesur. Il s'agit des premières entreprises privatisées par Alejandro Toledo, élu à la présidence du Pérou en juin 2001. Cette vente a provoqué des émeutes à Arequipa, la grande ville du sud-péruvien, siège des entreprises vendues. Le bilan est d'une centaine de policiers et de manifestants blessés, une banque saccagée, des commerces pillés et l'aéroport et les gares routières occupés par intermittence par les protestataires, soutenus par le maire d'Arequipa et par d'autres autorités régionales opposées à la privatisation. Dimanche, après trois jours de violence, le gouvernement de Lima a décrété l'état d'urgence pour une période de 30 jours dans l'ensemble du département d'Arequipa. L'armée est chargée de rétablir l'ordre.


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