Amérique latine - L'essentiel de la semaine (du 17 au 23 juin 2002)QUITO, dimanche 23 juin 2002 (latinreporters.com )
Deux journées consécutives de panique à Sao Paulo, première place financière d'Amérique latine, ont porté vendredi le risque pays du Brésil à 1.716 points, soit le niveau atteint par le risque pays argentin en août 2001, date à partir de laquelle le glissement de l'Argentine vers la faillite s'est accéléré de manière vertigineuse. Parmi les nations émergentes, cela fait théoriquement du Brésil le pays présentant, juste derrière l'Argentine, les plus grands risques pour les investisseurs et la garantie la plus basse quant au remboursement de sa dette publique. L'effondrement de l'économie de l'Argentine, historiquement premier partenaire commercial du Brésil, contribue à assombrir le panorama brésilien.
Le président du Pérou, Alejandro Toledo, a suspendu mercredi la privatisation de deux sociétés d'électricité après six jours d'émeutes populaires contre cette privatisation, désormais conditionnée à une décision de justice. La contestation s'était étendue de la ville et du département d'Arequipa à l'ensemble du sud du Pérou. L'état d'urgence a été levé à Arequipa, où le bilan des affrontements des habitants avec la police et l'armée est de deux morts, plus de 150 blessés et des dizaines d'arrestations. Vivement critiquée par le patronat, la suspension de la privatisation a provoqué la démission du ministre de l'Intérieur. La popularité d'Alejandro Toledo n'est plus que de 15%. Plus de huit millions de Cubains ont signé une pétition en faveur d'un amendement constitutionnel déclarant intouchable ("intocable") le régime socialiste. La campagne de signatures s'est déroulée en plus de 120.000 points de l'île. Elle a été supervisée par les Comités de défense de la révolution, une organisation castriste présente dans chaque quartier de Cuba. Les défenseurs des droits de l'homme précisent que ces comités sont en mesure d'établir la liste de ceux qui se sont abstenus de signer et que la menace sous-jacente de persécutions invaliderait donc le succès apparent de la pétition. La proposition d'amendement constitutionnel qui ferait théoriquement du socialisme cubain une valeur éternelle sera traitée lors de la session extraordinaire du Parlement convoquée par le président Fidel Castro et qui s'ouvrira le lundi 24 juin. En consacrant l'intangibilité du socialisme, le Parlement ôterait toute base légale au "Projet Varela", une pétition réclamant la démocratisation des institutions cubaines et qui a recueilli plus de 10.000 signatures, minimum prévu par la législation actuelle pour pouvoir être soumise à référendum. Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
© 2001-2002 latinreporters.com - Amérique latine - Espagne Tous nos textes peuvent être reproduits gratuitement s'ils sont clairement attribués à latinreporters.com avec lien actif vers notre site (ou mention de notre adresse http://www.latinreporters.com si reproduction sur support autre qu'Internet). |