Prix mondial de la liberté de la presse à Raul Rivero, emprisonné à Cuba
Né en 1945, Raul Rivero est un journaliste et poète reconnu. Depuis qu’il a quitté en 1988 la presse d’Etat, il a été harcelé de façon permanente par les autorités cubaines. Avant son incarcération en mars 2003, il avait été interrogé et arrêté à de nombreuses reprises. Sa liberté de mouvement avait été restreinte. Après avoir étudié à la Faculté de journalisme de La Havane, Raul Rivero a été correspondant de l’agence officielle cubaine de presse Prensa latina, à Moscou, de 1973 à 1976. De retour à Cuba, il a dirigé le service Science et culture de cette agence d’Etat. En 1989, il a démissionné de l’Union des écrivains et artistes cubains. En 1995, il a fondé Cuba Press, une agence de presse indépendante et, en 2001, il figurait parmi les fondateurs de la première association indépendante de journalistes à Cuba. Raul Rivero a organisé des ateliers de formation pour des journalistes cubains et contribué à la publication du magazine De Cuba. En avril 2003, le journaliste a été condamné à vingt ans de prison et 25 autres journalistes, arrêtés avec lui, ont été condamnés à des peines allant de quatorze à vingt-sept ans de prison. Ils ont été condamnés au titre de l’article 91 du Code pénal cubain pour avoir porté atteinte à l’indépendance ou à l’intégrité territoriale de l’Etat. Ces journalistes arrêtés en mars 2003 l’ont été dans le cadre d’une vague de répression dans les milieux dissidents qui s’est traduite par plus de 70 détentions. Raul Rivero serait détenu à la prison de Canaletas, province de Ciego de Avila, à 461 km. à l’est de La Havane. Il souffrirait de problèmes de circulation sanguine. Son épouse, Blanca Reyes, a fait part de ses inquiétudes sur son état de santé et a décrit ses conditions de détention comme "très dures". Elle a précisé qu’elle n’était autorisée à visiter son mari que tous les trois mois. Le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano, d’un montant de 25.000 dollars, est remis chaque année, le 3 mai, lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Celle-ci sera célébrée cette année à Belgrade (Serbie-et-Monténégro). Le prix est décerné par le directeur général de l’UNESCO sur la recommandation d’un jury indépendant composé de professionnels des médias du monde entier. Créé en 1997 par le Conseil exécutif de l’UNESCO, le Prix est destiné à mettre en valeur le travail d'une personne, d'une organisation ou d'une institution ayant contribué de manière notable à la défense et/ou à la promotion de la liberté d'expression dans n'importe quelle partie du monde, surtout si cette action a mis sa vie en péril. Le Prix porte le nom du journaliste colombien Guillermo Cano, assassiné pour avoir dénoncé les activités des puissants barons de la drogue de son pays. Les candidatures sont proposées par des organisations régionales et internationales qui font la promotion de la liberté d'expression. Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
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