Voir aussi Dossier Espagne Dossier: Guerre et après-guerre Irak Espagne - Journal Radio - Index Espagne: le chef de l'armée critique le "déséquilibre" avec les Etats-Unis
Il le justifie en révélant des chiffres jusqu'à présent inconnus: pendant les 8 semaines de la durée officielle de la guerre d'Irak, en 2003, les espaces aériens et maritimes et les ports et aéroports espagnols ont enregistré 8.000 mouvements d'avions militaires américains et 150 entrées de navires de l'US Navy. "Les Espagnols donnent beaucoup, mais reçoivent peu" en déduit le général Sanz, qui donnait une conférence sur la politique de Défense au siège de la représentation d'institutions européennes à Madrid. Selon le général, ce déséquilibre "détériore fortement" l'image des partis politiques au pouvoir en Espagne, quelle que soit leur idéologie. Le chef de l'armée espagnole se plaint notamment de la difficulté d'obtenir au sein de l'OTAN certains investissements militaires en Espagne. Opposé à la guerre en Irak, le nouveau gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero ramenait en avril dernier les 1.300 militaires espagnols que le gouvernement conservateur précédent avait dépêchés dans ce pays arabe. Deux mois plus tard, en juin, l'exécutif socialiste propulsait le général Sanz à la tête de l'armée. Le nouveau chef d'état-major croit que l'accord militaire signé en 1953 avec les Etats-Unis par l'Espagne alors franquiste fut "un échange de souveraineté contre un appui politique". Révisé à plusieurs reprises, cet accord laisse encore aujourd'hui aux Etats-Unis l'usage en Andalousie, au sud de l'Espagne, de deux bases militaires, l'une aéronavale (à Rota) et l'autre aérienne (à Moron). Le général Sanz critique aussi l'un des fondements théoriques actuels de la politique européenne de Défense, le document Solana, l'estimant "trop court quant au développement des forces armées" de l'Union européenne. Les observateurs y voient un appel à plus d'autonomie militaire de l'Europe à l'égard de Washington. Ces déclarations ont surpris, car depuis longtemps aucun chef d'état-major ne faisait plus de discours politique dans une Espagne aux traditions militaires encore teintées de franquisme. Que même le discours militaire espagnol, traditionnellement conservateur, soit aujourd'hui proche de l'antiaméricanisme alimentera le débat sur l'image internationale des Etats-Unis. Dossier Espagne Dossier: Guerre et après-guerre Irak Espagne - Journal Radio - Index
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