"Nous avons passé trois jours à Madrid, le week-end du mariage du Prince héritier, logés à l'hôtel Reina Victoria, en plein coeur d'une ville qui nous a séduits, même si le climat nous a un peu trahis et même si nous avons trouvé le Madrilène un peu bourru.

Sur le plan architectural, j'ai été complètement conquis et emballé par la ville. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu un flash "architectural" aussi fort. D'abord, c'est une ville qui n'a pas un "socle" moyenâgeux. Cela lui donne une organisation générale un peu particulière et puis, les lieux de cultes ne structurent pas la ville. Ce sont les bâtiments du pouvoir politique qui l'organisent : la Grand Place (Plaza Mayor), comme à Bruxelles, ou le Palais Royal , comme à Londres.

Ce fut une surprise dans cette ville capitale de l'Espagne catholique, un peu comme à Téhéran où les mosquées sont moins visibles qu'à Dubai. On est loin de toutes nos villes françaises (ou italiennes, cela va sans dire) où la ville s'organise toujours autour d'une église, y compris Paris avec Notre Dame, qui fait bien copieusement pendant au Louvre.

J'ai été ébloui par les immeubles (le "Fnac" par exemple) et la perspective de la Gran Via. Pour moi, comme à propos du Palais de la poste, c'était un vague souvenir de mes manuels scolaires. C'est à ma connaissance une des rares avenues européennes calibrée comme une avenue américaine. Des gratte-ciel en Europe, il fallait y penser.

Et puis ce majestueux Paseo de la Castellana, un peu à l'instar de cette perspective parisienne vers la Défense, ou l'on croise une mini-réplique d'une des Twins ou des tours penchées : superbe.

Evidemment, tout ceci sans parler du "style" madrilène de tous ces bâtiments entre la Puerta del Sol et la poste : ils sont lourds, massifs ; avec des colonnades robustes et des statues sur les frontons qui me rappellent l'architecture berlinoise, voire les palais bâtis par le fascisme ou le nazisme. (Attention, je ne veux froisser personne : je parle bien d'architecture et d'art. Ainsi, je suis un fana de Wagner et je ne crois pas avoir la moindre sympathie pour l'idéologie nazie).

Quand on rajoute à cela les parcs, les rues piétonnes, les bars et les musées où nous avons eu le temps d'apercevoir les Bosch, Velasquez, Picasso et Dali... Je crois que nous reviendrons a Madrid et je ne doute pas qu'on y soit bien."