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Non du Mexique au transfèrement de Florence Cassez en France selon la Jornada
MEXICO, jeudi 9 avril 2009 (LatinReporters.com) - Arrêtée en décembre 2005 et
condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour complicité d'enlèvements
qu'elle nie, la Française Florence Cassez ne sera pas, contrairement au souhait du
président français Nicolas Sarkozy, transférée en France pour
y purger sa peine affirme le 9 avril l'influent quotidien de gauche mexicain
La Jornada. Selon le journal, qui cite des "sources du Parquet général
de la République" (PGR), Mexico y oppose son refus.
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"Embrouille judiciaire, défi diplomatique"
titrait le 7 mars 2009 le quotidien mexicain El Universal en regard d'une photo de Florence Cassez. |
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Au niveau de l'opinion publique, le dossier est sensible non seulement au
Mexique, où la fermeté contre l'explosion du crime organisé
est une nécessité politique, mais aussi en France, où
Florence Cassez est volontiers considérée comme victime d'une
injustice, voire d'une machination, son interpellation ayant été suivie
d'un simulacre d'arrestation organisé pour la télévision.
Le 9 mars dernier, en visite d'Etat au Mexique, le président Sarkozy
avait réclamé au profit de sa compatriote, âgée
de 34 ans, l'application de la Convention de Strasbourg de 1983 sur le transfèrement
vers leur pays d'origine des personnes condamnées. La France et le
Mexique sont parmi les signataires de cette convention, dont l'application
n'est pas automatique, car reposant sur le consensus des parties concernées.
Nicolas Sarkozy et le président mexicain Felipe Calderon avaient
annoncé la constitution, dès le 10 mars, d'une commission de
juristes français et mexicains pour répondre dans un délai
de trois semaines à la demande française de transfèrement.
En conférence de presse, les deux chefs d'Etat s'étaient engagés
à se soumettre à la décision de cette commission binationale.
Le président mexicain s'était
toutefois déclaré "préoccupé" par une réserve
annexe de la France à la Convention de Strasbourg. Paris, avait noté
Felipe Calderon, s'octroie par cette réserve le droit de "révoquer,
modifier, réduire ou même annuler les sentences" qui pourraient
avoir été prononcées par des tribunaux étrangers
contre des Français ensuite rapatriés.
"La commission mexicaine pour le cas de Florence Cassez a déjà
déterminé que le rapatriement de la citoyenne française
n'est pas recevable, car il n'existe pas la moindre garantie que la France
exécute la sentence prononcée par les juges mexicains" écrit
La Jornada en attribuant l'information à ses sources au sein de la haute institution mexicaine
qu'est le PGR. [NDLR - En parlant de "commission mexicaine", le journal se réfère
probablement à la délégation mexicaine au sein de la commission binationale
annoncée par les présidents Sarkozy et Calderon].
"Les fonctionnaires du PGR consultés", poursuit La Jornada,
"ont souligné que la décision mexicaine sera notifiée
formellement dans quelques jours aux autorités françaises,
mais elles la connaissent déjà".
Ces mêmes fonctionnaires du Parquet général mexicain,
présentés comme ayant participé à l'analyse de la Convention de
Strasbourg, ont indiqué à La Jornada que les
négociateurs français ont échoué "pour n'avoir
jamais accepté de faire exécuter [en France] la condamnation
prononcée au Mexique".
Ce refus aurait amené le ministère des Affaires étrangères
mexicain, au départ favorable au transfèrement, à se
ranger à l'avis négatif prôné par le ministère
de l'Intérieur et par le Parquet général.
Depuis la visite d'Etat du président Sarkozy et sa requête
en faveur du transfèrement de Florence Cassez, une multitude d'institutions
mexicaines ont prié le président Felipe Calderon de refuser
ce rapatriement au nom du respect de la justice nationale et des victimes
du crime organisé. Le sénat mexicain et en son sein tant les sénateurs
de gauche que ceux de la droite gouvernementale, la Commission nationale
des droits humains du Mexique, diverses associations citoyennes et la quasi
totalité des éditorialistes, toutes sensibilités politiques
confondues, ont exigé que Florence Cassez purge sa peine au Mexique.
Dans ces conditions et à moins de trois mois d'élections législatives qui renouvelleront le 5 juillet au Mexique la totalité des députés, accepter
le transfèrement en France de Florence Cassez serait pour le président
Felipe Calderon une décision à haut risque politique.
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Dernière heure
DOSSIER CASSEZ TOUJOURS À L'ÉTUDE AFFIRME LE GOUVERNEMENT MEXICAIN
MEXICO, dimanche 12 avril 2009 - La commission binationale franco-mexicaine
chargée d'examiner l'éventuel transfèrement en France
de la Française Florence Cassez, condamnée à 60 ans
de prison au Mexique pour une complicité d'enlèvements qu'elle
nie, continue l'examen du dossier a annoncé le 12 avril le gouvernement
mexicain.
"L'objectif de la délégation mexicaine est de pouvoir déterminer
si existent les conditions d'un accomplissement complet [en France] par Mme
Cassez de la sentence prononcée par les tribunaux mexicains", a précisé
un communiqué du ministère mexicain des Affaires étrangères.
Aucune décision n'aurait donc été prise jusqu'à
présent par la commission binationale. Le quotidien La Jornada affirmait
le 9 avril (article ci-contre) que la partie mexicaine aurait déjà
décidé de s'opposer au transfèrement de Florence Cassez.
L'avocat français de la détenue, Me Frank Berton, s'est dit
prêt dimanche à "demander à la France de saisir la Cour
internationale de justice à La Haye" si le Mexique refusait d'appliquer
le transfèrement, prévu par la Convention de Strasbourg sur
le transfèrement des condamnés dans leur pays d'origine.
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