Contre la faim: 110 pays derrière le Brésil, la France, le Chili et l'Espagne
La «Déclaration de New York sur l’Action contre la faim et la pauvreté» compte déjà 110 pays signataires (sur 191 représentés aux Nations Unies) annonçaient lundi à New York les présidents du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, du Chili, Ricardo Lagos Escobar, de la France, Jacques Chirac, et le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Ils forment avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, ce que certains médias appellent l'Alliance mondiale contre la faim. En marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, ces dirigeants ont participé avec 53 autres chefs d'Etat et de gouvernement à un sommet sur le thème «Mondialisation équitable: mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire». Le sommet s’est achevé par l’adoption de la Déclaration de New York. Ses signataires estiment que «le plus grand scandale aujourd’hui n’est pas que la faim existe, mais qu’elle persiste alors que le monde a les moyens techniques et financiers de l’éliminer et de promouvoir un développement économique durable, empreint de justice sociale».
Proposition de nouvelles taxes et ressources financières Parmi les propositions défendues par le Brésil, le Chili, la France et l'Espagne figurent la taxation des transactions financières internationales, du commerce des armes et des émissions de CO2; la revitalisation des droits de tirage spéciaux du FMI; le lancement de nouveaux types d'emprunts; la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux; la réduction des taxes sur les envois de fonds par les immigrés; des contributions volontaires lors d’achats par cartes de crédit; ou encore la mise sur pied de «fonds éthiques» consistant à encourager les investissements dans les entreprises qui s’engagent en faveur du développement social et de la protection de l’environnement. A la veille du premier bilan, prévu en 2005, de l’état d’avancement des neuf objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire de 2000, l'Espagnol José Luis Rodriguez Zapatero juge important que quelques-unes de ces mesures connaissent un certain degré de mise en oeuvre d'ici douze mois. Il a encouragé le FMI et la Banque mondiale à se pencher sur ces questions dans le cadre de leur session de printemps, en rappelant, comme le président chilien Ricardo Lagos, la promesse du président Chirac d’en discuter au sein du G-8. Selon MM Lula, Lagos, Chirac et Zapatero, l'objectif de réduire de moitié, d’ici à 2015, le nombre de personnes vivant dans la faim et la pauvreté extrême ne sera pas atteint à moins que les engagements politiques ne s’accompagnent rapidement d’engagements fermes sur le financement du développement. Pour ce faire, l’aide publique au développement devrait passer de 60 à 110 milliards de dollars par an. A propos de l'opposition des Etats-Unis à de nouvelles taxations internationales, le Brésilien Lula a précisé que les propositions de la Déclaration de New York ne sont pas définitives et que le débat reste ouvert. La seule certitude, a-t-il ajouté, est que «les choses ne peuvent plus continuer comme ça». Lula est convaincu que «nous venons d’entamer un processus qui, au fil du temps, recueillera l’adhésion de tous». Marquant son attachement à la taxation, Jacques Chirac a remarqué que les Etats-Unis sont «en pleine campagne électorale» et qu'il convenait donc «d'attendre un peu que les choses se décantent et que les positions soient définitivement prises». Le président français a néanmoins mis en garde l’administration américaine contre le fait «qu’on ne s’oppose pas durablement et victorieusement à une position qui sera probablement approuvée par 150 pays, créant de ce fait une situation politique nouvelle». Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
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