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Venezuela: 14 généraux et amiraux appellent à la désobéissance civile et à l'insurrection militaire

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Dossier Venezuela

CARACAS, mercredi 23 octobre 2002 (LatinReporters.com) - Quatorze généraux et amiraux des forces armées du Venezuela, conduits par le général Enrique Medina Gomez, ont appelé mardi soir sur plusieurs chaînes de télévision privées à la désobéissance civile et à l'insurrection militaire contre le président Hugo Chavez. Le vice-président du gouvernement, José Vicente Rangel, a aussitôt déclaré que la tranquillité régnait dans les casernes.

José Vicente Rangel a précisé que les 14 rebelles, qui n'assument aucun commandement opérationnel, étaient "des putschistes du 11 avril" dernier, poursuivis pour leur participation au coup d'Etat avorté qui avait, à cette date, évincé du pouvoir pendant 48 heures le président Chavez, populiste de gauche admirateur de Fidel Castro.

"Nous nous déclarons en désobéissance, nous invitons le peuple vénézuélien à soutenir cette mesure et nous appelons la troupe, les cadets, les sous-officiers et les officiers et amiraux à se joindre à cette action" a affirmé lors d'une conférence de presse télévisée le général Enrique Medina Gomez, en uniforme comme ses compagnons qui l'entouraient.

"Nous annonçons que nous nous déclarons en désobéissance légitime et que nous ne reconnaissons pas le régime actuel" a ajouté le porte-parole des rebelles, invoquant l'article 350 de la Constitution. Cet article dit que "Le peuple du Venezuela, fidèle à sa tradition républicaine, à sa lutte pour l'indépendance, la paix et la liberté, ne reconnaîtra aucun régime, législation ou autorité qui contrarieraient les valeurs, principes et garanties démocratiques ou qui porteraient atteinte aux droits de l'homme".

"Nous appelons tous les membres de notre Force armée nationale à nous accompagner dans cette mission... et spécialement les compagnons d'armes de la juridiction de la zone métropolitaine de Caracas. Qu'ils se présentent sur la place Altamira, que nous déclarons à partir de maintenant territoire libéré de la Force armée nationale institutionnelle" ont poursuivi les militaires. (La place Altamira, à l'est de Caracas, est depuis le début de l'année l'un des hauts lieux des meetings de l'opposition et des militaires hostiles au président Chavez).

"L'heure est venue d'en finir avec cette dictature et cette tyrannie" a conclu le général Enrique Medina Gomez.

Cette exhortation à l'insurrection a été prononcée 24 heures après la fin de la grève générale qui a a paralysé partiellement, lundi, le Venezuela à l'appel de la Coordination démocratique. Celle-ci regroupe des organisations politiques, patronales et syndicales dont le but avoué est de forcer la démission ou la destitution du chef de l'Etat. La Coordination démocratique avait annoncé lundi qu'elle tenterait d'utiliser la voie du référendum consultatif pour faire désavouer rapidement par les électeurs le président Chavez, dont le mandat n'expire en principe qu'en 2006.

Dimanche soir, le Président Chavez affirmait à la radio que les services secrets militaires vénézuéliens avaient déjoué samedi un attentat au bazooka contre l'avion qui le ramenait d'une tournée en Europe.

"Nous avons parlé avec toutes les garnisons du pays. Elles rejettent l'attitude de ces militaires qui violent les dispositions militaires et la Constitution de la République" a rassuré mardi, après le pronunciamiento des rebelles, le vice-président vénézuélien José Vicente Rangel. S'exprimant sur la chaîne espagnole de CNN, très influente en Amérique latine, il a précisé que les 14 généraux et amiraux feraient l'objet de nouvelles poursuites judiciaires.

Sur la place Altamira de Caracas, environ 2.000 adversaires du gouvernement se rassemblèrent mardi soir pour répondre symboliquement à l'appel à la désobéissance civile. Plusieurs des officiers rebelles y répétèrent, sur une tribune avec mégaphones, leurs accusations de "corruption, castrocommunisme et assassinats de civils" qui visaient Hugo Chavez.

Dans plusieurs autres villes, notamment à Maracaibo, seconde cité du Venezuela, des centaines de manifestants appuyèrent également les officiers rebelles.

A minuit, aucun signe de ralliement des casernes à l'appel à l'insurrection n'était perceptible. Après le coup d'Etat avorté d'avril dernier, le président Chavez avait fait retirer tout commandement opérationnel aux officiers suspects, dont les 14 généraux et amiraux qui viennent de lancer le nouveau pronunciamiento.

A Washington, le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), César Gaviria, dénonçait mardi soir l'attitude de militaires "qui brisent la loyauté constitutionnelle que les officiers des forces armées doivent au président de la République". L'OEA fut la première à condamner, en avril dernier, "l'interruption de l'ordre constitutionnel" au Venezuela et cette attitude obligea les Etats-Unis à se démarquer clairement, quoique tardivement, des putschistes du 11 avril.

Des membres de la Coordination démocratique, principal mouvement d'opposition au président Chavez, ont également critiqué le pronunciamiento des rebelles, estimant qu'il compliquera la recherche d'une solution démocratique à la crise.

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