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Selon la CEPALC, organisme des Nations unies

Amérique latine: 221 millions de pauvres en 2002, soit 44% de la population

Baraque familiale à El Coca, en Equateur, l'un des pays les pauvres d'Amérique latine. Des villages entiers sont constitués de baraques semblables dans l'Amazonie équatorienne.
Photo latinreporters.com
SANTIAGO DU CHILI, lundi 11 novembre 2002 (latinreporters.com) - A la fin de l'année 2002, l'Amérique latine comptera 44% de pauvres, soit 221 millions de personnes, contre près de 43% en 2001 indique un rapport de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), organisme des Nations unies établi à Santiago du Chili. La crise argentine est l'un des principaux facteurs de cette détérioration.

Dans son rapport annuel "Panorama social de l'Amérique latine, 2001-2002", la CEPALC précise que l'augmentation en nombre absolu serait en 2002 de 7 millions de pauvres, dont 6 millions d'indigents.

Ce serait donc la pauvreté extrême qui progresserait le plus. En 2001, on dénombrait 92,8 millions d'indigents, c'est-à-dire 18,6% des Latino-Américains. Les 6 millions de nouveaux indigents porteront cette proportion à 20% en 2002.

Le pessimisme de la CEPALC repose sur la prévision d'une récession économique de -0,8% pour l'ensemble de la région en 2002. Comme en 2001, c'est l'Argentine qui subirait la hausse la plus aiguë de la pauvreté, qui se développerait de manière importante également au Venezuela, au Paraguay et en Uruguay. Parmi les 18 pays de la région, seuls le Pérou et la République dominicaine pourraient voir leur proportion de pauvres diminuer.

Vers 1997, note la CEPALC, l'Amérique latine vit la fin d'un cycle de croissance qui, avec quelques fluctuations, permit à beaucoup de pays de réduire significativement la pauvreté. Le tournant fut la crise asiatique, qui inaugura un lustre de ralentissement économique et d'augmentation du chômage et de la pauvreté en Amérique latine.
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La CEPALC précise que c'est surtout à partir de la fin de l'année 2000, alors que le nombre de Latino-Américains pauvres était de 206,7 millions, que le ralentissement économique s'est brusquement accentué, se transformant en récession dans plusieurs pays.

Le "Panorama social" de la CEPALC évalue pour les pays d'Amérique latine la possibilité de répondre à l'ambition de la Déclaration du millénaire des Nations unies, qui préconisait de réduire de moitié la pauvreté extrême dans le monde entre 1990 et 2015.

Le Chili et le Panama avaient déjà atteint cet objectif en 2000. Le Brésil et la République dominicaine ont parcouru 95% du chemin et l'Uruguay 82%. Le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, le Mexique et le Nicaragua ont satisfait, eux, à 40% la norme de la Déclaration du millénaire.

Au rythme actuel, ni la Bolivie ni le Honduras ni le Pérou n'atteindront l'objectif avant l'échéance fixée de 2015. La Colombie, l'Equateur, le Paraguay et le Venezuela sont encore plus mal lotis, leur niveau de pauvreté extrême ayant surpassé en l'an 2000 celui de 1990.

L'organisme des Nations unies souligne "la nécessité de recourir à des politiques économiques et sociales qui permettent d'élargir la base productive et qui s'accompagnent d'une redistribution progressive du revenu afin que la croissance économique élève plus rapidement le niveau de vie des populations disposant de ressources moindres". L'an dernier, le rapport de la CEPALC avait rappelé que la distribution de la richesse en Amérique latine est l'une des plus inégales au monde.

Pour lutter contre les inégalités et la pauvreté, la CEPALC estime indispensable d'accroître rapidement les indices de scolarisation et la qualité de l'enseignement, qui devrait répondre aux demandes d'une économie de plus en plus technicisée et intégrée au commerce mondial.


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