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La narcoguérilla marxiste colombienne surveillée par des avions américains
Equateur-Colombie: base américaine de Manta, narcotrafic et guerre antiterroriste

Manta peut acueillir les plus grands avions
de surveillance Awacs de l'US Air Force
© Air Force Link
par Christian Galloy

QUITO, mercredi 6 mars 2002 (LatinReporters.com) - Cédée en 1999 pour dix ans aux Etats-Unis par l'Equateur, la base aérienne de Manta, à une demi-heure de vol de la Colombie, acquiert une nouvelle importance stratégique au moment où tant le gouvernement de Bogota que des membres de l'administration et du Congrès américains prient le président George W. Bush d'inclure dans sa guerre internationale antiterroriste le conflit intérieur colombien.

Ce conflit est alimenté essentiellement par la narcoguérilla marxiste et antiaméricaine des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, 17.000 combattants).

Située sur la côte du Pacifique, la base militaire équatorienne de Manta est l'une des quatre bases utilisées par les Etats-Unis dans la région pour surveiller le narcotrafic aérien, terrestre et maritime en Amérique du Sud. Le Salvador, ainsi qu'Aruba et Curaçao ( îles des Antilles néerlandaises proches du Venezuela) abritent les trois autres.

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Depuis la fermeture des bases américaines du Panama, en 1999, la base de Manta est pour les avions de l'US Air Force la plus proche de la Colombie, distante d'à peine 400 km.

A Manta opèrent habituellement un maximum de trois avions militaires américains et du personnel totalisant une centaine de pilotes, techniciens et employés administratifs. Le nombre maximum autorisé de militaires américains y est de 400.

Le commandant de la base, le colonel équatorien Rodrigo Bohorquez, assure que la mission des militaires américains est de rechercher les avions transportant de la drogue qui pourraient échapper aux radars terrestres. En principe, selon l'accord bilatéral régissant l'usage de la base, un militaire équatorien doit participer à chaque vol de surveillance effectué par l'US Air Force à partir de Manta.

A Quito, pressé par la gauche et par les puissantes organisations indiennes équatoriennes de dénoncer cet accord qui, selon elles, impliquerait l'Equateur dans le conflit colombien, le gouvernement de centre droit du président Gustavo Noboa nie toute relation entre la base de Manta et le Plan Colombie.

Ce plan, financé essentiellement par les Etats-Unis, comprend un important volet militaire pour lutter en Colombie contre la culture de la coca et le trafic de cocaïne. La guérilla étant impliquée dans le narcotrafic, la limite entre lutte antidrogue et combat contre les insurgés devient floue.

Dès 1999, un porte-parole des FARC, Rodolfo Gonzalez, assimilait la base de Manta à "un poste avancé de l'impérialisme gringo" contre la guérilla colombienne. Accusées par l'ONU, les Etats-Unis, l'Union européenne et le gouvernement colombien de recourir au trafic de cocaïne pour se financer, les FARC figurent en outre depuis 1998 sur la liste des organisations terroristes internationales dressée par Washington.

Malgré l'intensité de l'offensive des FARC et leur mépris du droit humanitaire, le président George W. Bush évite actuellement d'inclure la Colombie dans le champ de la guerre internationale menée par les Etats-Unis contre le terrorisme. Mais un revirement de l'attitude du président américain conférerait une importance décisive aux informations recueillies grâce à l'espionnage aérien effectué à partir de la base de Manta.

De nombreux observateurs estiment déjà que les données américaines prouvant l'implication de la guérilla colombienne dans le narcotrafic ont été recueillies notamment par des avions basés à Manta.

En octobre dernier, l'aménagement de la base par les américains permit l'ouverture d'une nouvelle piste considérée comme la plus longue d'Equateur. Elle peut notamment accueillir des avions de surveillance Awacs plus grands que ceux utilisés habituellement pour la détection du trafic de drogues.

Le président Bush se réunira le 23 mars à Lima avec ses homologues des pays andins, à l'exception du vénézuélien et pro-cubain Hugo Chavez. Officiellement, le Pérou, l'Equateur, la Colombie, la Bolivie et les Etats-Unis étudieront le renouvellement des préférences douanières que Washington offre aux exportations andines. Néanmoins, le conflit colombien sera au centre de ce sommet.


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