Le leader bolivarien n'a pas annoncé la date de son retour à Caracas
Venezuela : Chavez admet avoir été opéré d'un cancer à Cuba
CARACAS, vendredi 1er juillet 2011 (LatinReporters.com / AFP) - Ridiculisant
de facto les démentis de son propre gouvernement, le président
vénézuélien Hugo Chavez a reconnu jeudi soir avoir été
opéré d'une tumeur cancéreuse à Cuba. Il a assuré
qu'il se rétablissait favorablement tout en demeurant sous traitement.
Il s'exprimait dans un message à la nation lu à La Havane et
retransmis obligatoirement par toutes les radios et télévisions
vénézuéliennes.
Discours télévisé de Hugo Chavez annonçant
au soir du 30 juin 2011 qu'il a été opéré d'un
cancer à La Havane et qu'il y demeure sous traitement. Voir texte intégral, ESPAGNOL et FRANÇAIS.
"Les examens ont confirmé l'existence d'une tumeur avec présence
de cellules cancéreuses qui a rendu nécessaire une seconde
intervention ayant permis l'ablation totale de cette tumeur", a expliqué
le chef de l'Etat, affirmant avoir bon espoir de se remettre totalement.
Il n'a pas précisé s'il s'agissait d'un cancer de la prostate
comme l'affirment depuis plusieurs jours des journalistes à Caracas.
Agé de 56 ans, le président de la première puissance
pétrolière sud-américaine, chef de file de la gauche
radicale en Amérique latine, se trouve à Cuba où il
avait été hospitalisé d'urgence le 10 juin, en pleine
visite officielle, pour être opéré d'un abcès
pelvien, une accumulation de pus dans la zone inférieure de l'abdomen.
Le silence depuis sur son état et son absence prolongée du
Venezuela avaient alimenté les rumeurs. Le gouvernement vénézuélien
assimila à une offensive de "la droite nationale et internationale"
des informations de médias privés qui se révèlent
aujourd'hui véridiques quant à la nature du
mal qui afflige Hugo Chavez. (Voir à ce propos notre article du 28
juin intitulé "Venezuela - Chavez :
cancer, 10 kg perdus, chances de survie de 80%").
S'il a admis avoir subi une seconde opération, cette fois d'une tumeur
cancéreuse, Hugo Chavez n'a pas annoncé de date de son retour
au Venezuela. Il n'a donc pas levé l'incertitude sur sa présence
ou non au défilé militaire du bicentenaire de l'indépendance,
le 5 juillet à Caracas. En charge de ce défilé, le général
Carlos Alcala estime qu'il sera le plus spectaculaire de l'histoire du Venezuela.
Le sommet de la Communauté des Etats latino-américains et
caribéens (CELAC) prévu pour les 5 et 6 juillet sur l'île
vénézuélienne de Margarita avait déjà
été reporté mercredi à une date indéterminée
par le gouvernement bolivarien à cause "du processus de récupération
et du traitement médical extrêmement strict" du président
Chavez. L'ajournement de cette importante réunion de chefs d'Etat
visant à créer un bloc continental sans les Etats-Unis ni le
Canada avait épaissi le mystère autour de la santé du
leader du "socialisme du XXIe siècle".
Chavez a qualifié sa seconde opération d' "intervention importante,
réalisée sans complications, à la suite de laquelle
j'ai évolué de façon satisfaisante tout en suivant les
traitements complémentaires pour combattre les différentes
sortes de cellules trouvées et poursuivre ainsi le chemin de mon entier
rétablissement".
Habitué à improviser des discours-fleuves pouvant durer neuf
heures, il s'est contenté cette fois-ci de lire un texte d'une
quinzaine de minutes, flanqué d'un drapeau vénézuélien
et de l'image de Simon Bolivar, le héros de l'indépendance. Amaigri,
il s'est montré par moments ému.
Chef d'Etat hyperactif, réélu à trois reprises depuis
1998, il a assuré avoir commis une erreur fondamentale en négligeant
sa santé pendant des années.
Son absence du Venezuela, au moment où le pays connaît une
crise énergétique majeure et une sanglante mutinerie dans une
prison, a suscité la controverse, mais il a assuré être
resté à tout moment aux commandes.
"Je suis resté informé et à la tête du gouvernement
bolivarien, en communication permanente avec le vice-président Elias
Jaua et toute l'équipe gouvernementale", a-t-il assuré. A
Caracas, l'opposition réclame néanmoins qu'il cède ses
pouvoirs à son numéro deux comme le voudrait la Constitution
dans de telles circonstances.
Chavez a justifié son silence sur son état de santé
en assurant qu'il voulait s'exprimer une fois sûr de pouvoir se rétablir.
"Je voulais vous parler sur le chemin escarpé par lequel je sens que
je sors d'un autre abîme, avec le soleil du matin qui m'illumine. Je
crois que nous avons réussi, merci mon Dieu", a-t-il ajouté
après avoir révélé que ce fut le père
de la révolution cubaine, Fidel Castro, qui l'informa de la découverte
de son cancer.
Chavez s'était exprimé par téléphone le 12
juin à la télévision pour annoncer qu'il se remettait
d'une opération chirurgicale. Depuis, seuls des messages sur le site
Internet Twitter et des photos de lui avec Fidel Castro étaient apparus.
Mercredi, les télévisions cubaine et vénézuélienne
avaient diffusé une vidéo le montrant en train de se promener
avec Castro, discutant et plaisantant.
Le vice-président Elias Jaua avait alors affirmé que les images
de cette vidéo confirmaient la récupération de Hugo
Chavez et confortaient les démentis opposés par les autorités
"au chantage, au terrorisme, à la désinformation" de ceux qui
entretenaient l'alarmisme sur la santé du chef de l'Etat (notamment
en lui attribuant ... un cancer; ndlr).
DOCUMENT - Message de Hugo Chavez annonçant de La Havane au peuple vénézuélien son opération d'un cancer - 30 juin 2011. Texte intégral (pdf), ESPAGNOL et FRANÇAIS.
DOCUMENT - Message de Hugo Chavez annonçant de La Havane au peuple vénézuélien son opération d'un cancer - 30 juin 2011. Texte intégral (pdf), ESPAGNOL et FRANÇAIS.