Venezuela / Etats-Unis: Chavez prie "l'homme noir" (Obama) d'être "à la hauteur de l'histoire"
CARACAS, lundi 3 novembre 2008 (LatinReporters.com) - Croyant
à la victoire du sénateur Barack Obama à l'élection
présidentielle américaine du 4 novembre, le président
du Venezuela, Hugo Chavez, a prié dimanche "l'homme noir", qu'il se
dit prêt à rencontrer, "d'être à la hauteur de
l'histoire", notamment en éliminant le blocus contre Cuba.
|
BARACK OBAMA (photo Marc Nozell) et HUGO CHAVEZ (Prensa Presidencial) |
"Qu'un noir arrive à la présidence des Etats-Unis (...) ce
n'est pas peu de chose. Que l'homme noir soit à la hauteur de
l'histoire, nous l'espérons" a déclaré le président
Chavez, deux jours avant l'élection américaine.
"A l'homme noir qui est sur le point de devenir président des Etats-Unis,
nous ne lui demandons pas d'être un révolutionnaire, nous ne
lui demandons pas d'être socialiste, nous lui demandons seulement qu'il
se situe à la hauteur du moment que vit le monde" a insisté
Hugo Chavez.
Son discours télévisé était prononcé lors
de l'ouverture du chantier d'un aéroport international dans l'Etat
vénézuélien de Barinas. [Hugo Chavez est né dans
cet Etat, son père le gouverne depuis 1998 et un frère d'Hugo,
Adan Chavez, ambitionne d'en être élu à son tour le gouverneur
aux élections régionales du 23 novembre; NDLR).
Se disant prêt à maintenir avec Barack Obama des conversations
"dans des conditions d'égalité et de respect", le président
vénézuélien a souligné sa volonté
d'ouverture par ces mots: "Dès maintenant, j'envoie des signaux à l'homme
noir, d'ici, de notre part, nous qui sommes de race indienne, noire, caribéenne,
sud-américaine".
Et Chavez de faire ensuite pour la troisième fois le même voeu:
"Puisse-t-il [Obama] se hisser à la hauteur de ce qui se passe dans
le monde et [à la hauteur] de l'espoir mondial d'un monde de paix".
"Plût au ciel que le prochain gouvernement des Etats-Unis soit à
l'écoute non seulement de la morale, de l'éthique et des temps
actuels, mais aussi à l'écoute du mandat des Nations Unies
qui, il y a quelques jours, votait une fois de plus la levée du blocus
sauvage contre Cuba" a poursuivi Hugo Chavez. Il rappela que "seuls trois
pays ont voté en faveur du blocus: les Etats-Unis, Israël et
un autre dont je ne me souviens pas" [les îles Palaos, appelées aussi Palau; NDLR].
Le président Chavez a également demandé le retrait des troupes
américaines d'Irak et exigé "qu'on en finisse de menacer l'Iran
et le Venezuela."
Réaction
En réponse ou pour le moins en écho au discours du leader du
socialisme bolivarien, un porte-parole de l'équipe de campagne électorale
de Barack Obama, Alejandro Miyar, a déclaré à l'agence
Associated Press (AP) que "Hugo Chavez ne gouverne pas démocratiquement
et les relations entre les deux pays ne s'amélioreront pas, à
moins que le Venezuela ne respecte la démocratie et la force de la
loi. C'est ce message clair que Barack Obama enverra au Venezuela en qualité
de président".
Le 23 mai dernier à Miami, lors d'un discours centré sur l'Amérique
latine, Barack Obama décrivait Hugo Chavez comme le représentant
d'un gouvernement antidémocratique qui offrirait, selon le sénateur
noir américain, les mêmes fausses promesses idéologiques
que celles ayant échoué dans le passé.
Le candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis
rejetait alors partiellement sur le président George W. Bush la responsabilité
de l'ascension en Bolivie et au Nicaragua de "démagogues" du même
type que Hugo Chavez. "Alors que Bush s'embarquait dans une guerre erronée
en Irak, notre politique à l'égard des Amériques a négligé
nos amis et fut inefficace contre nos adversaires" précisait Barack
Obama.
version imprimable
Réagissez en rappelant titre et/ou date de l'article
ARTICLES ET DOSSIERS LIÉS
|