Assemblée générale de l'OEA : annuler l'exclusion de Cuba?
1m 50sec Mardi 2 juin 2009 (LatinReporters.com) - Comme au sommet des Amériques d'avril dernier, Cuba divise à nouveau les 34 pays de l'Organisation des Etats américains, l'OEA, qui tient ces 2 et 3 juin à San Pedro Sula (nord du Honduras) sa 39e Assemblée générale au niveau des chefs de la diplomatie. Hillary Clinton y représente donc les Etats-Unis. Le thème officiel de l'Assemblée, encourager la culture de la non-violence, est éclipsé par le débat qui avait déjà surgi au sommet des Amériques: faut-il réintégrer, et si oui comment, Cuba au sein de l'OEA? L'île des frères Castro fut exclue ("suspendue" disent les diplomates) de l'organisation continentale en 1962. A l'époque, en pleine guerre froide, un régime communiste était jugé incompatible avec le système interaméricain. Aujourd'hui, alors que tous les pays des Amériques, à la seule exception de Cuba, disposent de gouvernements issus d'élections pluralistes, le problème est le fossé qui sépare le régime cubain de la Charte démocratique interaméricaine de 2001. Une grande majorité des pays de l'OEA, 27 sur 34, y compris des poids lourds tels que le Brésil et le Mexique, souhaitent l'abrogation de la "suspension" de Cuba, laissant au gouvernement de Raul Castro l'éventuelle décision de solliciter son retour dans l'organisation en pleine connaissance de ses règles. Mais les Etats-Unis, quoique disposés à lever l'exclusion, attitude qui reflète le virage du président Barack Obama à l'égard de La Havane, exigent que le processus soit chapeauté par une résolution se référant explicitement au respect des droits de l'homme garantis par l'OEA. Un troisième point de vue est défendu par le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua, trois pays de la gauche radicale alliés de Cuba. Ils réclament une annulation pure et simple de l'exclusion de l'île et que ce geste soit considéré comme un acte de justice et de réparation historique. Les frères Castro apprécieraient pareil succès diplomatique. Ils ont néanmoins dit et répété que Cuba ne réintégrera jamais l'OEA. Fidel Castro la qualifiait récemment d'instrument "d'agression" et "de trahison des peuples d'Amérique latine".
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