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Dénouement de la présidentielle le 27 octobre

Brésil - élections : second tour entre le socialiste Lula (46%) et le social-démocrate José Serra (23%)

La gauche brésilienne et latino-américaine espérait l'élection de Lula au premier tour

Le socialiste Lula, 56 ans (à gauche), affrontera au second tour, le 27 octobre, le social-démocrate José Serra, 60 ans.
Photos d'affiches électorales
RIO DE JANEIRO, lundi 7 octobre 2002 (latinreporters.com) - La grande fête de la gauche latino-américaine est reportée au 27 octobre, date du second tour de l'élection présidentielle brésilienne.

Le candidat du Parti des travailleurs (PT), le socialiste et ex-ouvrier métallurgiste Luiz Inacio Lula da Silva (que tous appellent Lula) a remporté dimanche le premier tour avec 46% des suffrages, le double du score (23%) de son adversaire immédiat, le social-démocrate et candidat de la continuité José Serra. Lula n'a donc pas obtenu d'emblée la majorité absolue qu'il espérait pour prendre en mains le destin de la première puissance sud-américaine. Pour la gauche, c'est une frustration.

Trois semaines supplémentaires de campagne créent l'incertitude, d'autant plus que le score de José Serra a surpassé les prévisions. Comme aux présidentielles de 1989, 1994 et 1998, Lula sera-t-il à nouveau second? La majorité des observateurs ne le croient pas, car le report des voix des quatre candidats, tous contestataires de gauche, éliminés au premier tour devrait, théoriquement, assurer le triomphe final du candidat du PT.

L'espoir de ses partisans est que Lula, malgré son abandon du marxisme et sa récente reconversion qui le rapproche de la social-démocratie, devienne le porte-drapeau, en Amérique latine, d'un nouveau modèle économique posant des garde-fous sociaux au libre-échange et à l'emprise des Etats-Unis.

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Dossier Brésil

Comme l'espèrent publiquement le président populiste de gauche du Venezuela, Hugo Chavez, le parti communiste cubain de Fidel Castro, les sandinistes du  Nicaragua, la gauche argentine et les communautés indiennes de l'Equateur et de la Bolivie, le second tour du 27 octobre fera probablement de Lula le premier président classé clairement à gauche de l'histoire du Brésil depuis Joao Goulart, renversé en 1964 par une dictature militaire imposée jusqu'en 1985.

Dimanche soir, à Sao Paulo, l'ex-syndicaliste a dû remettre en poche le discours institutionnel qui aurait salué son élection à la présidence. Dans la principale avenue de la métropole brésilienne, ses milliers de sympathisants ont réenroulé à contrecoeur les drapeaux rouges.

José Serra, lui, souriait et soupirait de soulagement. Père de l'efficace politique antisida du Brésil, qui a contraint les mutinationales pharmaceutiques à casser leurs prix, cet ex-ministre de la Santé de Fernando Henrique Cardoso, le président social-démocrate sortant, est persuadé que son accession au second tour de la présidentielle relance sa candidature. Son coordinateur de campagne, Nelson Biondi, croit même qu'un second tour peut être assimilé à une nouvelle élection.

Soutenu par la majorité du patronat et surtout par les milieux financiers internationaux, José Serra parviendra-t-il, en trois semaines, à polir son profil? Il se définit lui-même comme "antipathique" et ses nombreux adversaires politiques le traitent d'autoritaire. "Serra a un indice de rejet très élevé et il doit changer son image de destructeur de candidatures" estime l'analyste Fernando Abrucio, se référant aux dures attaques et aux coups bas de Serra contre ses rivaux du premier tour.

Fils d'immigrés italiens, docteur en sciences économiques et professeur d'université, José Serra n'a cessé de répéter, au cours de la campagne, qu'il représente l'expérience et la sécurité face au manque supposé de préparation de Lula, qui ne possède aucun diplôme. Un argument que Lula n'a aucune peine à balayer en dressant le tableau des inégalités sociales, les plus fortes du continent, consolidé par le gouvernement auquel appartenait il y a peu José Serra.

Paradoxalement, José Serra confirme malgré lui que la gauche est aujourd'hui la matrice commune des aspirants à la présidence du Brésil. Avant d'être l'un des fondateurs du Parti social démocrate brésilien (PSDB), José Serra fut en effet socialiste et dut s'exiler pour échapper aux persécutions de la dictature militaire instaurée en 1964.

Dimanche, les 115 millions d'électeurs brésiliens renouvelaient aussi 513 députés et 54 des 81 sénateurs, ainsi que les assemblées parlementaires et les gouverneurs des 27 Etats du pays. Les premiers résultats indiquent que le prochain président du Brésil, quel qu'il soit, devra nouer des alliances parlementaires pour gouverner.

 

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