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Mariano Rajoy à nouveau contesté dans les rues de Madrid
Espagne: contre la rigueur, une multitude exige un référendum
 

   

 
Madrid : manifestation contre la politique de rigueur, le 15 septembre 2012 - Vidéo de TVE (télévision publique espagnole).

MADRID, dimanche 16 septembre 2012 (LatinReporters.com) - En prélude à l'automne chaud promis par les syndicats et sous le slogan "Ils veulent ruiner le pays, il faut l'empêcher", des dizaines de milliers d'Espagnols ont à nouveau manifesté, samedi à Madrid, contre la politique de rigueur du gouvernement de droite de Mariano Rajoy. La revendication de soumettre cette politique à référendum est devenue hier une exigence centrale des contestataires. Bruxelles notera que nombre de leurs pancartes dénonçaient une "euroviolence".

La manifestation était convoquée par un "Sommet social" créé en juillet, à l'écart des partis politiques, par les syndicats et quelque deux cents autres organisations ou associations, de magistrats, de parents d'élèves, d'agriculteurs, d'étudiants, de femmes, de sportifs, de consommateurs, etc., y compris les branches espagnoles d'Amnesty International, de Greenpeace et d'ATTAC.

Les syndicats estiment que le nombre de manifestants, venus de toutes les régions d'Espagne, aurait atteint le demi-million attendu. Mais la plupart des médias parlent de "dizaines de milliers". La préfecture de Madrid s'en tient au chiffre de 65.000. Le gouvernement ne cache pas son soulagement. Il redoutait un tsunami comparable au million et demi d'indépendantistes catalans qui déferlèrent quatre jours plus tôt à Barcelone.

Raisons de manifester

Ce fut tout de même une grosse vague, suffisante pour maintenir la pression sur Mariano Rajoy, coincé entre, d'une part, la rue et deux prochaines élections régionales et, d'autre part, l'évolution de la prime de risque espagnole sur les marchés financiers et l'exigence européenne de nouvelles coupes budgétaires liées à des aides risquant de culminer en sauvetage global de l'économie de l'Espagne. La pire plaie du pays demeure son taux de chômage, 25,1% de la population active et 52,9% parmi les jeunes de moins de 25 ans (relevé d'Eurostat fin juillet).

Se rassemblant à la mi-journée sur la Plaza de Colon où se dressait la tribune des orateurs, des colonnes colorées avaient surgi samedi matin de divers points de Madrid et convergé vers le centre de la ville : parents et élèves en vert pour défendre l'éducation, cortège blanc pour la santé, marche noire des fonctionnaires, défilé orange pour les personnes dépendantes et âgées, violet des femmes inquiètes pour leur droits, dont l'avortement, et rouge des militants des deux grands syndicats, l'Union générale des travailleurs (UGT, socialiste) et les Commissions ouvrières (CCOO, originellement liées au Parti communiste).

L'exigence d'un référendum très visible à Madrid lors de la manifestation du 15 septembre 2012 contre la politique de rigueur. (Capture d'écran - LatinReporters.com)

Raisons de manifester ? "Pour un référendum, car la marchandise que nous impose Rajoy n'est pas celle qu'il vendait en campagne électorale" (Pilar, 27 ans); "Ils baissent les salaires, ils augmentent les impôts, nous revenons 20 ou 30 ans en arrière" (Roberto, 44 ans); "Ils ont baissé mon salaire et allongé mon horaire et j'ai deux filles au chômage" (Cristobal, 62 ans); "Depuis janvier, le collège public dans lequel je travaille ne reçoit plus un centime" (Maria del Carmen, 58 ans).

Les pancartes ou même les tee-shirts des contestataires parlaient aussi : "Euroviolence", "Ras-le-bol", "Les coupes dans la santé TUENT", "Sauvez les gens, pas les banques", "Rajoy démission, élections maintenant" ou simplement "NO". Côtoyant des nuées de drapeaux syndicaux, régionaux et républicains, de grandes paires de ciseaux en carton symbolisaient les réductions salariales et les coupes budgétaires, particulièrement douloureuses dans la santé, l'éducation, l'aide aux personnes dépendantes et les allocations de chômage.

"Le référendum est une clause de sauvegarde démocratique"

A la fin du rassemblement sur la Plaza de Colon, les leaders syndicaux et des représentants du "Sommet social" ont insisté sur la nécessité d'un référendum sur la politique d'austérité radicale. Ils ont contesté "démocratiquement la légitimité du gouvernement", car Mariano Rajoy, investi fin décembre, applique des mesures qui ne figuraient pas dans son programme électoral ou même contre lesquelles il s'était prononcé pendant la campagne pour les législatives de novembre dernier [notamment la hausse de la TVA et de l'impôt sur le revenu et les coupes dans la santé et l'éducation; ndlr].

Réfutant l'argument de M. Rajoy, qui prétend avoir méconnu avant son investiture la situation réelle de l'Espagne, le secrétaire général de l'UGT, Candido Mendez, s'est exclamé : "Entre un mensonge et l'ignorance de la réalité du pays, je ne sais pas ce qui est le pire". Il a reproché au chef du gouvernement d'être "arrogant ici et servile devant l'Union européenne", ajoutant que "le référendum est une clause de sauvegarde démocratique".

Le secrétaire général des CCOO, Ignacio Fernandez Toxo, entend combattre "l'involution sociale" avec la même idée directrice : "Référendum maintenant !". A cet égard, des responsables des CCOO expliquent que le "Sommet social" a l'intention de créer des "comités pro-référendum dans chaque ville, chaque village, chaque quartier, comme pour le référendum sur l'OTAN en 1986".

Malgré la menace d'une nouvelle grève générale à une date encore indéterminée, le ministre de l'Économie espagnol, Luis de Guindos, a déjà répliqué que "les sacrifices sont absolument inévitables". Mariano Rajoy maintiendra donc le cap sur la rigueur afin de ramener, comme l'exige Bruxelles, le déficit public à 6,3% du PIB cette année (contre 8,9% en 2011), 4,5% en 2013 et 2,8% en 2014.

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