Lundi 6 juin 2011 (LatinReporters.com) - Lieutenant-colonel retraité
de 48 ans et nationaliste de gauche, Ollanta Humala a été élu
le 5 juin président du Pérou selon les sondages effectués
à la sortie des urnes. Trois sondages différents lui attribuent
chacun la victoire sur la candidate populiste de droite Keiko Fujimori avec
plus de 52% des voix. La gauche n'avait plus remporté une élection
présidentielle au Pérou depuis 1985.
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Ollanta Humala, quelques instants après avoir voté, le 5 juin 2011 à Lima. (Photo ANDINA / Alberto Orbegoso) |
Pour ce second tour de l'élection présidentielle, les sociétés
de sondage Ipsos-Apoyo, CPI et Datum attribuent respectivement 52,6%, 52,5%
et 52,7% des suffrages à Ollanta Humala et 47,4%, 47,5% et 47,3% à
Keiko Fujimori. Cette dernière, âgée de 36 ans, est la
fille de l'ex-président Alberto Fujimori, qui purge actuellement à
Lima 25 ans de prison pour crimes contre l'humanité et corruption.
L'Office national des processus électoraux (ONPE) ne devait pas diffuser
des résultats officiels significatifs avant lundi matin.
A Lima, au siège de campagne d'Ollanta Humala, l'ambiance était à
la fête dimanche en début de soirée. On y criait "Oui on a pu" ("Si se pudo") et
"Ollanta président". Ses partisans envahissaient déjà dans la capitale la place
Dos de Mayo pour y fêter la victoire.
L'élection fut endeuillée par une attaque
terroriste perpétrée samedi dans la région de
Cuzco (sud). Attribuée au Sentier lumineux, elle provoqua
la mort de cinq militaires. Au moins quatre autres ont été blessés.
Au Venezuela, le président Hugo Chavez, dont Ollanta Humala a longuement
nié ces derniers mois être encore l'allié, avait affirmé dans la journée
de dimanche que "nous ferons ici [à Caracas] tous les efforts pour
avoir les meilleures relations avec qui sera élu ou élue président
ou présidente du Pérou".
La dernière victoire de la gauche à une élection présidentielle
au Pérou fut celle d'Alan Garcia en 1985. Le même Alan Garcia
est aujourd'hui président sortant. Sa gestion au cours des cinq dernières
années lui a valu une étiquette de centre droit et de champion
du libéralisme économique, à l'antipode du radicalisme
de gauche qui l'avait amené lors de son premier mandat
(1985-1990) à limiter le remboursement de la
dette extérieure à 10% des revenus d’exportations du pays et
à tenter de nationaliser la banque et les assurances.