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Le Bavard Latino
Mexique - Masque contre grippe porcine: rassurant, mais inutile?
Nul ne porte le masque au ministère mexicain de la Santé...
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Dans le métro de Mexico, masques dans l'espoir d'échapper au
virus de la grippe porcine (photo Eneas De Troya). |
MEXICO / MADRID, jeudi 30 avril 2009 (LatinReporters.com) - Femmes, bébés, piétons, passagers du métro, policiers, automobilistes... Contre la grippe
porcine (168 morts et 2.498 cas suspects dans le pays selon le bilan le plus
exagérément alarmiste), tous ou presque portent le masque chirurgical à Mexico.
Mais pour sortir en un clin d'oeil de ce panorama épidémique,
il suffit de pousser la porte du ministère mexicain de la Santé.
C'est lui qui recommande le masque, mais dans ses murs, personne ne le porte.
Ce scoop, car c'en est un, est livré par Pablo Ordaz, reporter au
Mexique du très sérieux quotidien espagnol
El Pais.
Sortant, lui même masqué, d'un taxi dont le chauffeur est bien sûr
masqué aussi, Pablo arrive au ministère. Il y a rendez-vous
avec le Mexicain qui en sait le plus sur la grippe porcine, le docteur Miguel
Angel Lezana, directeur général du Centre national de vigilance
épidémiologique et de contrôle des maladies. Puis...
Mais traduisons plutôt ce qu'écrit Pablo dans El Pais:
"La surprise se produit lorsqu'on entre au ministère de la Santé.
Nul n'y porte le masque. Ni la réceptionniste ni personne du service
de nettoyage ni les secrétaires ni le chef de presse ni, bien sûr,
le docteur Lezana. Aussi la première question ne peut-elle être
différente: pourquoi ne portez-vous pas le masque?"
Réponse du docteur Lezana: "Car sa porosité permet facilement
le passage des particules et en outre parce qu'il est peu probable que le virus
puisse se transmettre par voie aérienne sans être en contact
avec une superficie quelconque".
"Pourquoi alors avoir réparti des millions de masques?" interroge
logiquement le journaliste.
"Eh bien, c'est surtout une demande de la population. En portant le masque,
les gens se sentent plus rassurés, plus tranquilles, et cela ne leur
fait aucun tort" répond le docteur Lezana.
Il explique ensuite que le virus de la grippe porcine ne peut vivre dans
l'air que quelques secondes, mais qu'il se fortifie par contre sur les objets.
Et de préciser au reporter d'El Pais: "Si je suis atteint par le virus
et que j'éternue sur votre enregistreur, le virus peut s'y maintenir
pendant 24 et même 48 heures. Si vous touchez alors votre enregistreur
et portez ensuite vos mains à la bouche, au nez, aux yeux, la contagion
peut se produire. L'important est de se laver abondamment les mains, de nettoyer
souvent les objets que d'autres personnes ont touchés".
Moralité: une pénurie de savon serait peut-être plus
à craindre qu'une pénurie de masques, épuisés par exemple dans nombre
de pharmacies d'Espagne pour psychose à la pandémie.
Plus prudente, la France a acheté 1,75 milliard de masques de deux types différents,
dont celui en forme de groin, qui englobe nez et bouche. Qu'en faire s'ils ne
servaient vraiment qu'à rassurer? Les distribuer aux millions de chômeurs
pour filtrer leur clameur? Après tout, l'alerte porcine tombe à
pic pour masquer la crise.
Auteur: Le Bavard Latino
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