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DÉBÂCLE AUX LÉGISLATIVES
Argentine : élections + grippe A = couple Kirchner très dévalué

Cristina et Nestor Kirchner: le sceptre du pouvoir commence à leur glisser des mains (Photo Presidencia de la Nación Argentina)
BUENOS AIRES, dimanche 12 juillet 2009 (LatinReporters.com) - A la Casa Rosada présidentielle de Buenos Aires, la gueule de bois électorale après l'humiliation aux législatives est durcie par un tsunami incontrôlé de grippe A occulté avant le scrutin. Dans ce décor, le couple Kirchner est très dévalué. La présidente argentine Cristina et son mari, l'ex-président Nestor, ne pourront probablement pas perpétuer leur alternance matrimoniale à la tête du pays au-delà de l'élection présidentielle de 2011.

En principe, le système électoral argentin conjure les cataclysmes aux législatives. La moitié des 257 députés et le tiers des 72 sénateurs sont en effet renouvelés tous les deux ans. L'ampleur d'éventuels bouleversements de l'électorat est ainsi réduite de moitié à la Chambre basse et des deux tiers à la Chambre haute.

Il n'empêche qu'aux législatives du 28 juin 2009, le Front pour la Victoire (FPV), courant péroniste dit de gauche des Kirchner, a perdu 23 de ses 116 députés et 6 de ses 39 sénateurs. Les Kirchner s'en trouveront dépossédés dès le 10 décembre, lorsque seront investis les nouveaux élus, de toute possibilité de contrôle exclusif tant de la Chambre que du Sénat. Les pertes du FPV auraient été multipliées respectivement par deux et par trois si les législatives avaient porté sur le renouvellement complet du Parlement.

Dans la province stratégique de Buenos Aires, distincte de la capitale et regroupant près de 40% de l'électorat argentin, le FPV kirchnérien est relégué à la deuxième place avec 32,1% des suffrages. Sa tête de liste était pourtant Nestor Kirchner en personne. A la présidentielle d'octobre 2007, Cristina Kirchner forgea l'essentiel de sa victoire nationale en recueillant dans cette province 45,9% des voix.

Dans la deuxième circonscription électorale la plus importante du pays, la ville même de Buenos Aires, le FPV n'est que 4e avec un score de 11,6%, moins de la moitié des 23,6% qu'y avait glanés Cristina Kirchner lors de son élection à la présidence.

Insécurité, corruption, croissance trop visible de la fortune du couple présidentiel, manipulation des indicateurs économiques, baisse du pouvoir d'achat, révolte des campagnes contre la rapacité fiscale, autoritarisme, allergie présidentielle au dialogue et crise financière globale expliquent la débâcle des Kirchner.

Associés sous le label Union PRO, les grands vainqueurs à la fois dans la capitale et sa province sont les péronistes libéraux du millionnaire Francisco de Narvaez et le centre droit de Mauricio Macri, le maire de la capitale. La déroute du FPV se confirme notamment à Cordoba, Mendoza, Santa Fe, Entre Rios et même dans la province australe de Santa Cruz, berceau politique de Nestor Kirchner. Ce dernier a abandonné la présidence du Parti péroniste (appelé aussi justicialiste) avant que des factions concurrentes du FPV ne l'y contraignent.

Principale conséquence probable: la présidentielle de 2011 mettra fin à la dynastie des Kirchner, c'est-à-dire à leur projet supposé d'alternance matrimoniale illimitée à la présidence. L'Argentine, troisième économie d'Amérique latine, se distancierait alors clairement de la gauche radicale du président vénézuélien Hugo Chavez, bailleur de fonds tant de l'Etat argentin discrédité sur les marchés financiers internationaux que de la campagne présidentielle de 2007 de Cristina Kirchner (à en croire un tribunal de Miami, qui condamna à quatre ans de prison le 16 mars dernier l'homme d'affaires et agent vénézuélien Franklin Duran pour avoir tenté aux Etats-Unis de faire taire un acteur et témoin de ce financement électoral irrégulier).

Grippe A : "100.000 cas" selon le ministre de la Santé

En prélude au remaniement ministériel de façade qui a suivi l'humiliation électorale du 28 juin, la démission, le 29 juin, de la ministre de la Santé Graciela Ocaña a été très remarquée. Deux jours avant le scrutin, son bilan de l'épidémie de grippe A en Argentine se limitait à 1.585 affectés. Mais le nouveau ministre, Juan Manzur, reconnaissait le 3 juillet l'existence "d'approximativement 100.000 cas", soit plus que la somme de tous les cas dans l'ensemble des autres pays de la planète. [NDLR - Paradoxalement, "à peine" 2.928 infections étaient confirmées médicalement à la date du 11 juillet].

Selon les médias argentins, Graciela Ocaña recommanda en vain à la présidente Cristina Kirchner, deux semaines avant les élections législatives, la déclaration de l'état d'urgence sanitaire. "Elle aurait dû démissionner à ce moment, sans attendre le résultat des élections, attente qui a mis en évidence une manoeuvre [électorale] spéculative payée en vies humaines" affirme Federico Paulino, dirigeant de l'Association des médecins de la République argentine.

Critiquée pour cette occultation avant les élections de la situation sanitaire nationale, Cristina Kirchner l'est aussi pour son absence, plusieurs jours début juillet, lorsqu'elle appuya diplomatiquement à Washington et en Amérique centrale le président du Honduras Manuel Zelaya, déposé et expulsé de son pays le 28 juin par l'armée. Diverses personnalités de l'opposition, dont le maire de Buenos Aires Mauricio Macri, ont considéré cette absence inopportune au regard de priorités nationales telle que la canalisation du tsunami incontrôlé de grippe A qui traumatise et paralyse le pays.

Le nombre officiel de décès imputés à l'épidémie de grippe A en Argentine s'élevait à 94 le 11 juillet.

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