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Confirmation : les deux transporteurs conserveraient leur marque
Fusion Iberia - British Airways : d'ici fin 2010, parole d'ivrogne

Montage, par LatinReporters, de deux photos d'Adrian Pingstone.

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MADRID, dimanche 15 novembre 2009 (LatinReporters.com) - "La fusion entre British Airways et Iberia, c'est comme deux ivrognes qui tentent de rester debout" ironise Stephen McNamara, porte-parole de Ryanair, la reine du low cost qui rêve d'avions emplis de passagers voyageant debout. Se répétant, il est vrai, comme le font les ivrognes, British Airways et sa consœur espagnole Iberia viennent d'annoncer leur fusion d'ici un an. Elles disaient la même chose voici près d'un an et demi.

"Iberia et British Airways fusionnent" ("Iberia y British Airways se fusionan") titrait le 30 juillet 2008 El Pais, l'influent quotidien espagnol dit de référence. "Il est prévu que le processus soit conclu en moins d'un an" précisait le sous-titre du journal. L'annonce du projet de fusion venait alors d'être officialisée à Madrid en conférence de presse commune du directeur général de British Airways, Willie Walsh, et du président d'Iberia, Fernando Conte, remplacé depuis par Antonio Vazquez. Ils saluèrent "ce jour historique pour l'aviation mondiale".

"Iberia et British Airways fusionnent" répète mot pour mot, seize mois plus tard, le titre du même quotidien El Pais daté du 13 novembre 2009. Cette fusion de la fusion apparaît en fait dans quasi tous les médias espagnols et internationaux. Comme El Pais, ils répètent ou presque leurs titres de 2008 après la diffusion, le 12 novembre dernier, d'un communiqué détaillé dans lequel Iberia et British Airways disent notamment "On prévoit que la fusion sera conclue fin 2010".

Les mercenaires de l'info pourront donc encore resservir l'inusable "Iberia et British Airways fusionnent" quand sera venue l'heure annoncée, dans un an, de la fusion de la fusion de la fusion. Dans le journalisme, ainsi qu'en économie et en politique, c'est pareil. Sans effets d'annonce à répétition, les médias seraient en mal de copie et multinationales et gouvernements sembleraient présidés par des Belles au bois dormant.

Mais rendons à César ce qui lui revient. Si le communiqué officiel de juillet 2008 accompagnant à l'époque la conférence de presse des deux compagnies aériennes s'intitulait "Iberia et British Airways ouvrent des conversations en vue d'une possible fusion", le communiqué du 12 novembre 2009 s'intitule, lui, "Iberia et British Airways signent un accord en vue d'une fusion entre égaux".

Il y a donc évolution, puisqu'un premier papier est signé après seize mois de pourparlers, même si la fusion proprement dite n'est pas prévue avant un an. L'enterrement du Concorde, que British Airways exploitait, n'y est sans doute pour rien, mais il est clair que la vitesse de négociation des deux compagnies ne franchit pas le mur du son.

La crise économique explique-t-elle ce ralenti, alors qu'on croyait qu'elle précipiterait le mariage? Depuis un an, elle précipite surtout des dégraissages de personnel. Les effectifs globaux des deux transporteurs s'élèvent officiellement aujourd'hui à 60.000 personnes, contre 66.000 relevées en juillet 2008.

D'autres données essentielles qui résulteraient de la fusion fugitive tant annoncée ont peu changé depuis l'an dernier. Le nouveau groupe disposerait d'une flotte de 419 avions couvrant 205 destinations et d'une capitalisation de 5 milliards d'euros. En 2008, Iberia et British Airways transportèrent ensemble 62 millions de passagers et réalisèrent un chiffre d'affaires combiné de 15 milliards d'euros.

Selon la priorité donnée à l'un ou l'autre de ces critères, le holding résultant de la fusion serait le 3e ou le 5e transporteur aérien mondial et en tout cas un nouveau champion européen capable de tenir tête à Air France-KLM et à Lufthansa.

Le communiqué du 12 novembre donne pour la première fois un nom (peut-être provisoire) à ce holding, TopCo. Il serait espagnol, avec siège social en Espagne, mais siège financier et opérationnel et cotation en bourse à Londres. Il serait présidé par le président d'Iberia, Antonio Vazquez, et dirigé par le directeur général de British Airways, Willie Walsh. Les actionnaires de la compagnie britannique posséderaient 55% de TopCo et ceux d'Iberia 45%. Chacun des deux partenaires désignerait néanmoins la moitié des 14 membres du Conseil d'administration.

Quoique devenant propriété de TopCo, British Airways et Iberia conserveraient, comme déjà dit l'an dernier, leur marque et opérations respectives, mais en bénéficiant de synergies évaluées à 400 millions d'euros annuels dès la fin de la cinquième année postérieure à la fusion.

Le communiqué commun du 12 novembre reconnaît que le mariage est encore soumis à diverses conditions, dont l'autorisation des organismes réglementant la concurrence, l'approbation des actionnaires des deux compagnies, l'admission des actions de TopCo à la cotation en bourse au Royaume-Uni et, dans le chef d'Iberia, une bonne fin des discussions actuelles entre British Airways et ses fonds de pension.

Toute promesse de fusion d'ci un an court donc encore le risque de n'être que parole d'ivrogne. Après tout ce qui a été dit et écrit, un titre s'imposerait si les noces capotaient : "Iberia et British Airways défusionnent".


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