Chirac, Zapatero, Constitution européenne et inciviques présumés
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Barcelone: Chirac et Zapatero pour la Constitution européenne Photo Inma Mesa-PSOE |
par Christian Galloy
Analyste politique
Directeur de LatinReporters.com
BARCELONE, samedi 12 février 2005 (LatinReporters.com) - L'Espagne doit montrer
le chemin au reste de l'Union européenne (UE) en disant oui massivement,
par référendum le 20 février, à l'Euroconstitution,
unique potion magique contre les Etats-Unis et clef du nirvana socio-économique
européen... Vendredi à Barcelone, le président français
Jacques Chirac et le président du gouvernement espagnol, le socialiste
José Luis Rodriguez Zapatero, ne l'ont pas dit ainsi, mais presque.
A neuf jours du référendum pionnier espagnol sur le projet
constitutionnel de l'UE et à 3 ou 4 mois d'une même consultation
dans l'Hexagone, Chirac et Zapatero offraient au Palais des congrès
de la capitale catalane un show médiatique d'appui réciproque
pour conjurer l'incertitude référendaire. L'abstention menace
en Espagne et en France, le non gonfle.
Selon Jacques Chirac, l'Europe a besoin d'une Constitution pour mieux défendre
un monde multipolaire et ne plus se limiter à apporter à l'OTAN
des forces à la disposition des Etats-Unis.
Quant à M. Zapatero, il invoque l'Euroconstitution pour que le 21e siècle
soit celui de la liberté et de la paix et non le prolongement du siècle
des guerres et des dictatures.
A cet égard, pas un mot à Barcelone sur l'article 41 du projet
constitutionnel de l'UE, qui admet des missions militaires européennes
préventives hors du territoire des 25, quoique sous légalité
onusienne, ouverte aux interprétations contradictoires comme l'a montré la
guerre en Irak.
Appui marqué de Jacques Chirac aussi à la faculté de
l'Euroconstitution "d'enraciner la paix, la démocratie et les droits
de l'homme". L'Espagne et la France, puisque ce sont les électeurs
de ces deux pays qui étaient interpellés, ont-elles encore
besoin d'échapper à un quelconque totalitarisme?
L'absence, pour grippe officielle, du chancelier allemand Gerhard Schröder
et du président du Conseil italien Silvio Berlusconi a décaféiné
la rencontre très encadrée de Barcelone. Des poseurs de questions
y avaient été présélectionnés et l'assistance
donnait l'impression de faire la claque.
La réunion était baptisée "Acte civique européen",
ce qui jette un inquiétant soupçon d'incivisme sur les millions
de citoyens qui s'abstiendront ou diront non lors des référendums
du 20 février en Espagne et du printemps en France. Tourner le dos à un projet
déterminé de Constitution
n'est pourtant pas nécessairement manquer de foi en l'Europe.
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