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Le général Contreras dirigeait la DINA. Il accuse Augusto Pinochet
Chili: le sort de 580 disparus révélé par l'ex-chef de la police secrète de Pinochet

Augusto Pinochet, 89 ans: accusé par le général Manuel Contreras - Photo Fundacion Augusto Pinochet Ugarte
SANTIAGO DU CHILI, dimanche 15 mai 2005 (LatinReporters.com) - Le sort de 580 disparus a été révélé vendredi à la justice chilienne par le général à la retraite Manuel Contreras, ex-chef de la police secrète sous la dictature (1973-1990) d'Augusto Pinochet. Ce dernier est désigné par Manuel Contreras comme le principal responsable de la répression contre les opposants à son régime.

Une liste de disparus [pdf-4,5 MB], avec détails sur leur détention et leur sort tragique, a été remise à la Cour suprême de justice chilienne, au ministère de la Justice et au Conseil de défense de l'Etat  par Juan Carlos Manns, avocat de Manuel Contreras. Ce dernier purge douze ans de prison pour la disparition du militant d'extrême gauche Miguel Angel Rodriguez.

Ex-chef de la DINA (Direction du renseignement national), Manuel Contreras a consigné sur plusieurs dizaines de pages l'organisme responsable de chaque détention, la date de l'arrestation, le nom, la destination initiale et le sort final de chacun des 580 disparus.

Des rapports officiels chiliens établis après la fin de la dictature imputent plus de trois mille assassinats ou disparitions et quelque 30.000 cas de torture au régime militaire de Pinochet.

Alberto Leiva Vargas ouvre la liste de 580 disparus dressée par Manuel Contreras. Il aurait été arrêté par une patrouille militaire le 14 septembre 1973 et détenu au camp Chena de l'Ecole d'infanterie. On le lança dans l'océan Pacifique face à la côte de Pichilemu.

Toujours selon Manuel Contreras, la militante d'extrême gauche Diana Aron mourut en combattant lors de son arrestation par la DINA le 19 novembre 1974. On remit son cadavre à l'Institut de médecine légiste avant de l'enterrer au Cimetière général sous les initiales N.N.

Le général Contreras certifie en fait la mort effective de centaines de disparus. Nombre d'entre eux auraient été jetés à la mer.

Innocenter des subalternes, mais non Pinochet

Dans une longue introduction précédant la liste des disparus, Manuel Contreras écrit que son initiative vise à soustraire "à la barbarie judiciaire et publicitaire" des "personnes innocentes" qui étaient sous son commandement.

S'il veut donc innocenter des officiers subalternes condamnés ou poursuivis, l'ex-chef de la police secrète désigne en revanche Augusto Pinochet comme le principal responsable de la violation des droits de l'homme sous la dictature.

Le général Pinochet et la junte militaire, affirme Manuel Contreras, donnèrent tous les ordres visant à réprimer lors des premières années de la dictature "les groupes de gauche qui pouvaient générer une opposition au gouvernement".

L'ex-chef de la DINA accuse même Pinochet d'avoir organisé avec la CIA américaine l'assassinat de Carlos Prats (à Buenos Aires en 1974) et d'Orlando Letelier (à Washington en 1976), deux ex-ministres du président socialiste chilien Salvador Allende mort lors du coup d'Etat militaire de 1973.

Doutes d'associations des droits de l'homme

Des sources judiciaires et des journalistes chiliens estiment que les révélations de Manuel Contreras sur le sort de disparus conduiront à la désignation d'un magistrat spécial pour en vérifier l'authenticité. Des associations de droits de l'homme soupçonnent qu'il puisse s'agir d'un montage, car des données mentionnées par l'ex-chef de la DINA ne correspondent pas à ce que l'on supposait établi dans certains cas.

Ceux qui ne croient pas en une soudaine bonne foi du général Contreras estiment qu'il pourrait chercher, en révélant le sort supposé de disparus, à éluder l'accusation de "séquestration permanente". Cette accusation permet aux tribunaux d'ignorer, tant que n'apparaît pas le corps de victimes, une loi d'amnistie favorable à des responsables de la dictature.

En janvier dernier, après sa condamnation à 12 ans de prison, Manuel Contreras avait déjà accusé Augusto Pinochet d'avoir été "la coupole de la DINA". Il avait en outre reproché à l'ex-dictateur de transgresser le code d'honneur militaire en n'assumant pas ses responsabilités et en ne défendant pas ceux, y compris Manuel Contreras lui-même, à qui il avait ordonné de faire le travail sale de la dictature.

Augusto Pinochet, âgé de 89 ans, est actuellement en liberté sous caution. Il est poursuivi pour les crimes de l'Opération Condor, menée de manière coordonnée dans les années 1970 et 1980 par les dictatures d'Amérique du Sud pour éliminer physiquement leurs opposants de gauche.

Pour autant que leur crédibilité soit établie, les révélations de Manuel Contreras risquent d'accroître les problèmes judiciaires de l'ex-dictateur.

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