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Colombie / otages
Les FARC cherchent la manière de libérer Ingrid Betancourt (prêtre colombien)

Ingrid Betancourt dans un camp de la guérilla des FARC. La photo est du 24 octobre 2007. Saisie à un commando des FARC, elle a été diffusée par la Présidence de la Colombie.
BOGOTA, mardi 1er avril 2008 (LatinReporters.com) - "Les FARC cherchent à libérer Ingrid Betancourt, [à trouver] la manière de la livrer" affirme au quotidien colombien El Tiempo le prêtre catholique Manuel Mancera. Il révèle avoir été contacté le 26 mars par cette guérilla qui séquestre la Franco - Colombienne.

Interrogé par El Tiempo dans sa paroisse de la localité de La Libertad, dans le département du Guaviare (450 km au sud-est de Bogota) que contrôle partiellement la guérilla des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes), le père Mancera avait déjà été contacté par les rebelles avant qu'ils ne libèrent Clara Rojas, ex-directrice de campagne et colistière d'Ingrid Betancourt pour l'élection présidentielle de 2002.

Les six otages colombiens, dont Clara Rojas, libérés unilatéralement par la guérilla depuis le mois de janvier l'ont tous été dans le département du Guaviare. Il y furent recueillis, avec l'accord de Bogota, par des hélicoptères vénézuéliens à l'emblème de la Croix-Rouge envoyés par le président du Venezuela, Hugo Chavez, principal allié des guérillas colombiennes.

"Je travaille depuis vingt ans dans cette région et les gens ont appris à me faire confiance. J'ai été à El Capricho parce qu'ils [des guérilleros des FARC] m'y avaient fixé un rendez-vous, comme ils le firent dans le passé pour me dire où allait être libérée Clara Rojas ou, en 1993, pour me livrer un séquestré" explique le père Mancera.

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Il croit que le contact établi avec lui par les FARC mercredi dernier (26 mars) est lié à l'ouverture de démarches pour la libération d'Ingrid Betancourt. Toutefois, s'en tenant à "une réserve absolue", le prêtre ne fournit aucune précision sur l'identité concrète de ses interlocuteurs ni sur leur importance dans la hiérarchie des FARC. Il ne donne pas davantage de détails sur les propos et démarches qui lui permettent de penser que les guérilleros cherchent un canal adéquat pour libérer leur célèbre otage.

Le prêtre Manuel Mancera avait déclaré la semaine dernière que les ravisseurs d'Ingrid Betancourt l'avaient amenée en février dans au moins trois centres médicaux de la région et qu'elle avait passé cinq jours, du 15 au 20 février, à El Capricho.

Souffrant selon des sources concordantes d'hépatite B, de leishmaniose et peut-être aussi de paludisme, Ingrid Betancourt aurait été vue le dimanche 23 mars par un paysan de la localité d'El Retorno, toujours dans le département du Guaviare. "Elle était très mal, très triste, comme si elle n'avait plus envie de vivre. Elle était très pâle, très maigre, et semblait refuser de manger" aurait confié ce paysan à des responsables locaux cités par l'AFP. Le paysan aurait même tenté de réconforter la malheureuse otage, séquestrée depuis le 23 février 2002.

Quant à la radio privée Caracol, qui cite les services de renseignement de l'armée, elle confirmait lundi qu'Ingrid Betancourt est vivante, mais dans un état grave, "n'acceptant pas les médicaments ni la nourriture que lui donnent les guérilleros".

Le président colombien Alvaro Uribe a promis une forte récompense financière aux guérilleros qui trahiraient leurs chefs et déserteraient en emmenant leurs otages vers la liberté. Il a aussi, par décret, autorisé l'élargissement des rebelles des FARC emprisonnés, même ceux condamnés pour crimes contre l'humanité, à condition que la guérilla libère un nombre indéfini d'otages, voire la seule Ingrid Betancourt.

Dans un long communiqué idéologique des FARC daté du 20 mars et publié le 31 mars par l'ABP (Agencia Bolivariana de Prensa, proche de la guérilla), l'un des sept principaux commandants rebelles, Ivan Marquez, cite le chef suprême et fondateur des FARC, Manuel Marulanda, pour affirmer que "l'échange de prisonniers et la paix ont été gravement compromis" par la mort de Raul Reyes, nº2 de la guérilla tué le 1er mars au nord de l'Equateur lors d'une attaque de l'armée colombienne.

Ivan Marquez précise que la mort de Raul Reyes a empêché une "rencontre avec la délégation française pour explorer la libération d'Ingrid [Betancourt]".

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