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Union européenne (UE) - Amérique latine
Sanctions UE contre Cuba levées - Chavez menace l'UE à propos de l'immigration
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De gauche à droite: Hugo Chavez, président du Venezuela, Fidel Castro et Raul Castro, le 17 juin 2008 en un lieu indéterminé de Cuba - Photo Granma |
Vendredi 20 juin 2008 (LatinReporters.com) -
L'Union européenne (UE) a décidé à l'unanimité, le 19 juin au
sommet de Bruxelles, de lever les sanctions diplomatiques contre Cuba adoptées
en juin 2003 après l'incarcération de 75 dissidents et trois
exécutions capitales. Un dialogue inconditionnel visant à l'amélioration
de la situation politique et des droits humains sera ouvert avec La Havane.
Les 27 pays de l'UE réexamineront la situation dans l'île dans
un an. Ils situent leur virage dans le cadre "des changements entrepris par
le président Raul Castro", qui a succédé en février
dernier à son frère Fidel, hospitalisé depuis juillet
2006. La République tchèque, la Suède et l'Allemagne
étaient à divers degrés réticentes à la
normalisation qu'elles ont néanmoins acceptée à Bruxelles.
A Cuba, des organisations de la dissidence se sont déclarées
déçues par la levée des sanctions et ont prédit
un accroissement de la répression contre les opposants politiques
au régime de Raul et Fidel Castro. Des dissidents estiment que l'Espagne
a mis en danger son prestige en prenant la tête du revirement de l'UE.
Les Etats-Unis regrettent l'apparence de "légitimité" octroyée
par l'UE au régime communiste cubain. Selon Tom Casey, porte-parole
du département d'Etat, la décision communautaire peut "laisser
entendre au régime dictatorial que son oppression continue du peuple
cubain est désormais plus acceptable qu'auparavant".
"Le bon sens commun et la vision du futur" ont prévalu estime pour
sa part avec satisfaction le ministre espagnol des Affaires étrangères,
Miguel Angel Moratinos. Pour des raisons historiques, idéologiques
et économiques, l'Espagne socialiste de José Luis Rodriguez
Zapatero avait déjà rétabli pleinement en avril 2007
le dialogue et ses relations avec Cuba.
Désormais levées définitivement, les sanctions diplomatiques
n'étaient que "suspendues" depuis janvier 2005, laissant planer une
menace implicite, désormais inexistante, que La Havane ne cessait
de dénoncer pour justifier son refus d'une normalisation de ses relations
avec l'UE.
Les sanctions comprenaient la restriction des visites de haut niveau, une
réduction de la participation européenne aux événements
culturels cubains, ainsi que l'invitation de dissidents par les ambassades
européennes lors de dates significatives.
Venezuela: Hugo Chavez menace de priver de pétrole
les pays européens soumettant les immigrés à la "directive
retour"
Vendredi 20 juin 2008 (LatinReporters.com) - La double menace
d'une suspension des livraisons de pétrole et d'un rejet des investissements
a été exprimée le 19 juin à Caracas par le président
du Venezuela, Hugo Chavez, à l'égard des pays de l'Union européenne
qui appliqueraient aux immigrés la "directive retour".
Adoptée mercredi au Parlement européen, cette nouvelle loi
communautaire sur l'immigration permet la rétention pendant 18 mois des migrants clandestins et une interdiction de séjour de cinq ans dans l'UE après
leur expulsion.
Fustigeant "l'indigne directive de la honte", Hugo Chavez a déclaré
lors d'une conférence de presse qu'à "chaque pays européen
appliquant cette directive, [...] nous cesserons de lui envoyer notre pétrole".
Le président Chavez a également affirmé
qu'un terme pourrait être mis aux investissements au Venezuela des pays concernés.
Selon la Commission européenne, le pétrole vénézuélien
ne représente que 0,9% des importations de pétrole de l'UE.
La "directive retour" a soulevé un tollé quasi général
en Amérique latine. Outre celles de Hugo Chavez, les critiques les
plus vives ont été exprimées par ses homologues et alliés
idéologiques de gauche de Bolivie et de l'Equateur, les présidents
Evo Morales et Rafael Correa.
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