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Attentats de Madrid, un an après: sommet "Démocratie, Terrorisme et Sécurité"
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L'un des 4 trains éventrés par les bombes islamistes le 11 mars 2004 Archives LatinReporters.com/TVE |
MADRID, jeudi 3 mars 2005 (LatinReporters.com) - Le
sommet "Démocratie,
Terrorisme et Sécurité" doit définir, du 8 au 11 mars
à Madrid, une stratégie mondiale pour combattre le terrorisme
par des moyens démocratiques. Le secrétaire général
des Nations unies, Kofi Annan, et près de 60 chefs et ex-chefs d'Etat
et de gouvernement participeront
à ce sommet inscrit dans une semaine d'hommages aux 191 morts et 1.900
blessés des attentats islamistes de Madrid du 11 mars 2004.
La stratégie définie apparaîtra nécessairement
comme une alternative à l'interventionnisme musclé des Etats-Unis
contre le terrorisme, quoique les promoteurs du sommet évitent de
le présenter explicitement de cette façon. Non précisé
jusqu'à présent, le niveau de la représentation de l'administration
Bush à ce sommet reflétera le degré d'importance que
lui confère Washington.
La présence du président français Jacques Chirac et
celle du chancelier allemand Gerhard Schröder et du Premier ministre
britannique Tony Blair ne sont pas exclues, mais ne sont toujours pas confirmées.
Le Conseil de sécurité des Nations unies sera invité
à endosser les principes et moyens définis dans la capitale
espagnole, indiquait le 1er mars à New York Kim Campbell, ex-Première
ministre du Canada et secrétaire générale du Club de
Madrid, organisateur du sommet "Démocratie, Terrorisme et Sécurité".
Kofi Annan dévoilera sa stratégie antiterroriste
Kim Campbell a confirmé que le secrétaire général
de l'ONU, Kofi Annan, dévoilera à Madrid une stratégie
antiterroriste basée sur les recommandations d'experts qui ont évalué
les menaces actuelles contre la paix et la sécurité internationale.
Le 13 février dernier à Munich, Kofi Annan annonçait
qu'il pourrait aussi présenter au sommet de Madrid un plan de réformes
des Nations unies.
Cinquante-cinq ex-chefs d'Etat et de gouvernement de tous les continents
sont membres du Club de Madrid, qui a organisé le sommet. Le Club
de Madrid se définit comme une "association indépendante et
non partisane, dédiée au renforcement de la démocratie
dans le monde".
Des représentants de familles de victimes d'attentats terroristes,
le roi d'Espagne Juan Carlos, le président du gouvernement espagnol
José Luis Rodriguez Zapatero, de hautes personnalités de la
Commission européenne, de l'OTAN, d'Interpol, d'Europol et de 15 autres
organismes internationaux, ainsi que des dizaines d'experts sont également
attendus au sommet de Madrid. Il réunira plus de 200 participants.
Selon la documentation diffusée par ses promoteurs, "le sommet se
basera sur l'idée que la démocratie est non seulement l'unique
manière légitime de combattre le terrorisme, mais aussi l'unique
manière effective de le faire. La liberté ne peut être
sauvée que par la liberté et la lutte contre le terrorisme
ne peut être couronnée de succès que sous l'empire de
la loi".
Les principes qui devront guider une réponse démocratique au
terrorisme et les mesures pratiques recommandées pour le combattre
efficacement constitueront "L'Agenda de Madrid", nom du document final qu'adoptera
le sommet "Démocratie, Terrorisme et Sécurité" et qui
sera soumis au Conseil de sécurité de l'ONU.
Les cloches de 650 églises sonneront le 11 mars à 7h37
Le 11 mars, premier anniversaire des attentats de Madrid, sera jour de deuil
officiel en Espagne. A 7h37 du matin, heure à partir de laquelle dix
bombes explosèrent en l'espace de deux minutes dans quatre trains
de banlieue le 11 mars 2004, les cloches des 650 églises de Madrid
et de sa région sonneront en hommage aux victimes. L'Association des victimes
des attentats du 11 mars a protesté contre cette initiative sur laquelle
elle n'a pas été consultée.
Le gouvernement a demandé à tous les Espagnols d'observer,
le 11 mars à midi, "cinq minutes de silence dans les lieux de travail
et d'étude".
Madrid est un lieu plus que symbolique pour accueillir une réflexion
mondiale sur la manière de lutter démocratiquement contre le
terrorisme. En un peu plus d'une génération, l'Espagne a en
effet souffert du terrorisme d'Etat institutionnalisé (dictature franquiste
jusqu'en 1975), du terrorisme d'extrême gauche (GRAPO, Groupes de résistance
antifasciste du premier octobre), du terrorisme régionaliste-indépendantiste
(Basques de l'ETA) et du terrorisme islamiste, sans oublier le terrorisme
d'Etat parapolicier (26 assassinats des GAL, Groupes antiterroristes de libération
organisés dans les années 1980 sous le gouvernement socialiste
de Felipe Gonzalez contre les indépendantistes basques).
L'ETA et les islamistes sont des menaces toujours actuelles. Aucun autre
pays européen n'a subi, comme l'Espagne, une épreuve terroriste
aussi longue -qui n'est donc pas close aujourd'hui- et aussi diversifiée.
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