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Attentats de Madrid: 29 inculpés et victoire d'Al-Qaïda certifiée (analyse)
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Quatre des inculpés: l'Espagnol Emilio Suarez Trashorras (1) et les Marocains Jamal Zougam (2), Hassan El Haski (3) et Youssef Belhadj (4) Photos Dirección General de la Policía | |
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MADRID, mercredi 12 avril 2006 (LatinReporters.com) - Le retrait des
troupes espagnoles d'Irak était l'objectif, pleinement atteint, des
attentats de Madrid
du 11 mars 2004, "inspirés" via Internet par Al-Qaïda,
sans intervention directe de sa part, et exécutés par des immigrés en Espagne
qui ont formé un commando local se réclamant de l'organisation islamiste après
le massacre.
Cette terrifiante simplicité, derrière laquelle gisent 191
morts et près de 2.000 blessés (1.755 selon l'actuel chiffre officiel "provisoire"), est certifiée par les 1.471 pages de
l' acte
d'inculpation que le juge d'instruction Juan del Olmo a présenté
mardi à Madrid après deux ans d'enquête. Le magistrat inculpe 29
des 116 suspects. Leur procès s'ouvrira au plus tôt fin 2006.
Les inculpés sont 15 Marocains, 2 Syriens, un Libanais, un Egyptien,
un Algérien et aussi, c'est peu banal, 9 Espagnols impliqués
dans la fourniture des explosifs activés par les terroristes dans
quatre trains de banlieue.
Comme le recommandait sur Internet un "comité des sages" d'Al-Qaïda, écrit en
substance le juge del Olmo, les attentats ont été perpétrés peu avant
les élections législatives du 14 mars 2004, dont la droite au pouvoir
était la favorite, afin de retourner l'opinion en faveur des socialistes
de José Luis Rodriguez Zapatero, qui promettait le retrait militaire
d'Irak.
Contredisant tous les sondages, M. Zapatero l'emporta effectivement. Six
semaines plus tard, les 1.300 soldats espagnols déployés en
Irak faisaient leurs bagages.
L'acte d'inculpation ne relève aucune participation des séparatistes basques
de l'ETA dans les attentats de
Madrid. Mais à droite, les conservateurs
du Parti Populaire continuent d'y croire et s'interrogent en outre sur l'éventuelle
complicité dans le massacre de secteurs pro-socialistes des services
de sécurité.
Ce débat -surréaliste?- prolonge et amplifie la victoire d'Al-Qaïda.
Il donne en effet le coup de grâce à l'esprit de réconciliation nationale
qui avait marqué, après la mort du général Franco,
la transition démocratique dans une Espagne qui reste une ennemie aux yeux d'Oussama
Ben Laden.
Le juge del Olmo relève à cet égard que les attentats
islamistes menacent durablement, au-delà des Etats-Unis, l'Occident
et les pays membres de ses principales institutions, dont l'OTAN et l'Union
européenne.
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