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Espagne et Afghanistan : avertissement d'Al-Qaïda à Zapatero
par Jean Chalvidant
www.chalvidant.info
Mercredi 14 mars 2007 (LatinReporters.com) - L'information n'a pas été
développée en France, mais elle fait grand bruit outre-Pyrénées:
l'Espagne est toujours dans la ligne de mire d’Al-Qaïda. Mais cette
fois, plus question de revendiquer les territoires perdus en 1492 ou de fustiger
la présence de troupes espagnoles en Iraq, mais celle en Afghanistan.
Bien réelle, celle-là.
Drôle de mission que celle des militaires espagnols: envoyés
à l'origine en Afghanistan dans le cadre de l'ISAF (Force internationale
d'Assistance à la Sécurité), la mission de reconstruction
des Nations Unies menée par l'OTAN, et sur le papier éloignés
des tâches combattantes, réservées aux Américains
et leur «Liberté durable». Ils ont vite déchanté, découvrant
ce que José Antonio Alonso, leur ministre de tutelle, qualifie de véritable «nid
de guêpes».
Car les pertes s'enchaînent: en août
2005, un hélicoptère Cougar s'écrase à Herat,
faisant 17 morts.
Deux ans auparavant, un Yakovlev 42-D s'était crashé
avec 62 soldats à bord. Deux accidents aériens sans rapport
avec les opérations. Plus près de nous, le 8 juillet saute
sur une mine le parachutiste d'origine péruvienne Jorge Arnaldo Hernández,
tout comme le 22 février dernier, une militaire, Idoia Rodríguez
Buján. La première femme soldat à mourir en mission
à l'étranger.
Dans la Péninsule, on s'interroge sur la finalité de la mission:
les 690 militaires espagnols implantés en Afghanistan accomplissent-ils
une mission humanitaire ou sont-ils impliqués à leur corps
défendant dans les combats? Auquel cas ils ne bénéficient
pas du matériel adapté. Pourtant, la Brigade légère
aéroportée (BRILAT), provenant de Figueirido (Pontevedra) serait
opérationnelle du jour au lendemain. D'autant plus qu'elle peut compter
sur les 150 légionnaires du Tercio Juan de Austria, spécialistes
du déminage, qui l'ont rejointe au printemps dernier sur les bases
de Herat et dans la province de Badghis à Qala i Naw. Mais l'ordre
est inchangé: on n'intervient pas dans les opérations offensives.
Cette passivité n'est pas plus du goût d’Al-Qaïda que la
présence des 19.000 autres soldats venant de 26 pays de l'OTAN. Le
10 mars dernier, elle vient de diffuser sur un canal d'Internet appelé
La voix du Califat, créé en septembre 2005, une vidéo
sur laquelle apparaît un homme encagoulé lisant un communiqué.
L'avertissement s'adresse en priorité aux dirigeants autrichiens:
«Ne suivez pas l'exemple du gouvernement socialiste en Espagne, qui
a trompé son peuple en retirant ses troupes d'Iraq pour envoyer 600
soldats en Afghanistan… Les pays d'Islam sont une même nation et le
gouvernement espagnol, avec cet envoi de troupes, met de nouveau son pays
en danger.» L'Allemagne est également visée.
Un peu plus loin, le numéro deux d’Al-Qaïda, l'Egyptien Ayman
al Zawaheri, en remet une couche: «Si nous avons la sécurité,
vous l'aurez aussi. Et si nous sommes frappés et tués, vous
aussi serez frappés et tués.»
Voilà l'Espagne prévenue. Zapatero a cru se tirer du guêpier iraquien et se
retrouve désormais englué dans un conflit lointain, dans lequel
son pays ne joue qu'un rôle vaguement humanitaire et totalement insignifiant.
Fasse que les menaces des islamistes ne soient que des chiffons rouges agités
à tort et à travers...
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