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Espagne: safaris clandestins contre tigres et lions
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Tigre abattu lors d'un safari clandestin Photo Guardia Civil |
MADRID, mercredi 7 décembre 2005 (LatinReporters.com) - Loups, mais
aussi lynx et même tigres et lions... La faune ibérique est d'une
richesse surprenante, du moins lorsqu'on est chasseur et millionnaire
et qu'on peut donc s'offrir des safaris clandestins, en Estrémadure,
au sud-ouest de l'Espagne.
Anormalement haute, électrifiée en outre, la clôture
de l'immense domaine "Lunares" alimentait depuis plusieurs semaines les rumeurs
dans le bourg de Monterrubio de la Serena, perché avec ses 700 habitants
dans la Sierra de Oro, là où l'Estrémadure confine à
la Castille et à l'Andalousie.
Le très officiel SEPRONA (Service de Protection de la Nature) avait
alerté le ministère de l'Intérieur. A l'écoute
de coups de feu, le week-end dernier, la garde civile forçait l'entrée
du "Lunares".
"Au moment de l'intervention, on trouva un tigre mort, qui venait d'être
abattu et auquel on allait arracher la peau en guise de trophée" indique
un communiqué de ce corps d'élite de la police espagnole. Son
site Internet publie une photo du malheureux félin.
"Les chasseurs furtifs ont été surpris au moment où
ils allaient abattre un autre tigre et un lion, dont on a ainsi évité
la mort" ajoute le même communiqué officiel.
Ces bourreaux d'espèces protégées, deux hommes et une femme, venaient de
Madrid. Seules les initiales de leur nom et prénom sont révélées.
D'ordinaire, la police espagnole est plus loquace, offrant souvent photo
et identité complète des moindres malfrats. Les chasseurs du
"Lunares" seraient-ils aussi gros que leur gibier?
Ils ont été arrêtés ainsi que l'organisateur du
safari et trois de ses collaborateurs, des gérants ou gardes de propriétés
de la région. "On n'écarte pas de nouvelles arrestations" affirme
la garde civile. Les sept détenus ont néanmoins été mis en
liberté conditionnelle.
Des restes de loups ont également été découverts. Le SEPRONA croit que
des lynx aussi servaient de gibier. D'où venaient les fauves?
L'enquête se dirige vers des parcs zoologiques et des cirques.
Des villageois de Monterrubio de la Serena évaluent à trente mille euros
l'inscription à ces safaris qui, murmurent-ils, attireraient aussi des Italiens.
La garde civile ne parle que d'une "grande quantité supposée d'argent", avec droit
à la peau et à la tête des animaux fusillés... Du haut
d'un mirador pour éviter crocs et griffes, prétend une radio
espagnole.
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