Et puis, Ronaldo est eurocommunautaire et a par conséquent le droit de bosser en Espagne sans autre formalité. En plus, comme le Real ne lui fera l'aumône que de treize millions d'euros nets par an pour suer sur les pelouses, il faut faire un geste humanitaire en ouvrant généreusement les bras à cet immigré. Cela le détournera de l'éventuelle tentation de dilapider des penalties avec Paris Hilton dans un palace d'Hollywood.

Quant au Sud-Américain Kaka, l'essentiel sera à la fois de protéger son nom de plaisanteries grossières et de le tenir à distance de ces vols charters que Zapatero et Sarkozy ont promis d'affréter ensemble pour rapatrier des extracommunautaires. La mobilisation en sa faveur est d'autant plus justifiée que le Real Madrid ne le gratifiera annuellement que de neuf millions d'euros, quatre millions de moins que l'aide humanitaire octroyée à Cristiano Ronaldo.

A nouveau président de l'ONG Real Madrid, le revenant Florentino Perez est ravi. Grâce à Ronaldo et Kaka, dira-t-il peut-être en substance, nous allons inonder les cinq continents de tee-shirts à l'effigie du Real et contribuer ainsi à prémunir l'humanité d'une inversion toujours possible du cycle de réchauffement planétaire. Cette campagne philanthropique s'intitulerait "Galactiques II".

"L'enchaînement presque quotidien des transferts mirobolants au moment où le football européen fait face à de dangereux défis financiers m'interpelle" s'est néanmoins ému auprès de l'Agence France Presse le Français Michel Platini, président de l'Union européenne des associations de football (UEFA).