MADRID, dimanche 26 février 2006 (LatinReporters.com) - Nouvelle marée humaine, samedi à Madrid, contre une éventuelle négociation entre Zapatero et les séparatistes basques de l'ETA. Le chef socialiste du gouvernement espagnol mobilise donc, mais contre lui. Cherche-t-il le Nobel de la paix ou le record Guiness des manifestations contre un gouvernement de gauche?

Manifestation à Madrid contre une négociation avec l'ETA - Photo AVT

En treize mois, cinq des six principaux rassemblements copatronnés en Espagne par les conservateurs du Parti populaire ont compté chacun de 100.000 à plus d'un million d'antizapatéristes, selon des estimations aussi divergentes que partisanes.

Aux trois cortèges, depuis janvier 2005, contre un dialogue avec l'ETA et pour le respect de la mémoire de ses victimes s'ajoutent les multitudes contre le mariage gay, contre la réforme de l'éducation pénalisant le catéchisme et contre le transfert en Catalogne d'archives de la guerre civile conservées à Salamanque.

Alliée à la Conférence épiscopale ou à l'Association des victimes du terrorisme (AVT) -et samedi aux deux à la fois- la droite espagnole, l'une des plus poussiéreuses du continent, domine donc la rue.

Ni les 1er mai syndicaux ni les gay-prides ne lui font de l'ombre. Elle mobilise mieux que le Forum social mondial version Caracas. Comme le disait le slogan touristique, "Spain is different".

"Zapatero démission!" clamait-on à nouveau lors de la manifestation de samedi. "Comment faire encore confiance à un président du gouvernement qui s'agenouille devant l'ETA?" demandait à la foule le messianique José Alcaraz, président de l'AVT.

Avec ce ton et au rythme des manifs, la prochaine ou celle d'après marchera-t-elle sur le Palais de la Moncloa, résidence officielle de Zapatero, comme le bon peuple de Madrid contre l'occupant napoléonien?

Un ami de Zapatero, de Fidel Castro et d'Hugo Chavez, l'Amérindien Evo Morales, a chassé ainsi en Bolivie deux présidents, forçant des élections qu'il remportait triomphalement en décembre dernier.

Evo, exemple pour la droite espagnole? Cela relèverait d'une globalisation œcuménique.

Le Râleur latino

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