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Télévision satellitaire financée aussi par Cuba, l'Argentine et l'Uruguay
Venezuela: Telesur contre "l'impérialisme communicationnel"
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Le président vénézuélien Hugo Chavez est le principal promoteur de Telesur Photo Prensa presidencial |
CARACAS, lundi 25 juillet 2005 (LatinReporters.com) - Promouvoir l'intégration latino-américaine,
préserver l'identité régionale et "combattre l'impérialisme
sous toutes ses formes" sont les objectifs déclarés de Telesur
(Télésud), qui a lancé dimanche des émissions
internationales quotidiennes.
Cette chaîne satellitaire dont le siège est à Caracas
a pour principal promoteur le président vénézuélien
Hugo Chavez. Elle associe le Venezuela (51% du capital), l'Argentine de Nestor
Kirchner (20%), Cuba (19%) et l'Uruguay de Tabaré Vazquez (10%).
Créée avec un investissement initial de dix millions de dollars,
Telesur devrait émettre 24 heures sur 24 après la phase préliminaire
actuelle, limitée à quatre heures quotidiennes.
La couverture de Telesur visera progressivement, par satellite, l'Amérique
du Sud, l'Amérique centrale, les Caraïbes, l'Amérique
du Nord, l'Europe occidentale et le nord de l'Afrique.
Outre l'équipe rédactionelle centrale de Caracas, la chaîne disposera de correspondants à Brasilia, Buenos Aires,
Montevideo, La Paz, Bogota, La Havane, Mexico et Washington.
"Je crois que Mister Bush [le président des Etats-Unis] doit être
collé [au téléviseur] pour voir Telesur" a ironisé
le président Chavez en intervenant par téléphone
dans le lancement de Telesur. Selon lui, la première émission
quotidienne aurait été vue dans toutes les Amériques,
y compris à Washington.
Hugo Chavez a défini Telesur comme "la jolie fillette de l'intégration
[latino-américaine]". Malgré le financement public de la chaîne
et l'appui que lui donnent des gouvernements se réclamant de la gauche,
y compris marxiste (Cuba), le président vénézuélien
a affirmé que Telesur "ne dépend d'aucun gouvernement et n'obéit
à aucune ligne [idéologique]", cherchant à informer
dans un souci "d'indépendance et de véracité".
Andres Izarra, président de Telesur et ministre vénézuélien
de la Communication, a toutefois précisé que "nous lançons
Telesur avec l'intention claire de faire irruption dans l'ordre international
communicationnel, contre l'impérialisme culturel, l'impérialisme
dans chacune de ses expressions".
Le directeur de la chaîne, le journaliste uruguayen Aram Aharonian,
a défini pour sa part Telesur comme "un projet politique et stratégique
créé par des Etats nationaux pour promouvoir l'intégration
[latino-américaine]" et comme "une alternative à l'hégémonie
communicationnelle dérivée de la globalisation ".
C'est surtout l'emprise continentale de la chaîne américaine
CNN, qui émet aussi en espagnol, que Telesur cherchera à réduire.
Le Conseil consultatif de la nouvelle chaîne comprend des journalistes
et intellectuels de diverses régions du monde. Parmi eux, Ignacio Ramonet,
directeur du Monde diplomatique. Des personnalités de l'opposition
conservatrice vénézuélienne prétendent que ce
mensuel serait devenu "une référence de l'antiaméricanisme
et des adversaires de la globalisation".
A Washington, la Chambre des Représentants avait approuvé
mercredi dernier une proposition, qui doit encore être débattue
au Sénat, visant à intensifier des émissions radio-télévisées
vers le Venezuela pour compenser "l'antiaméricanisme" supposé
de Telesur.
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